dimanche 27 novembre 2016

portrait chinois



Si Œdipe roi était une mélodie...

Tout dans le film de Pasolini, m’évoque le western.
Tout d’abord, les paysages désertiques et minéraux presque lunaires permettent de nous focaliser sur l’action ainsi que sur les personnages en mettant ainsi en exergue la violence ressemblent étrangement au paysage de l’ouest américain. Les regards hostiles mis en valeurs grâce à de très gros plans ainsi que les confrontations sont dignes de tous les films de ce genre cinématographique. En effet, Les gros plans mettent en avant les personnages, ils permettent aux spectateurs de voir les émotions, les réactions, les sentiments des personnages notamment pendant des dialogues et ils étaient très fréquents dans les westerns, qui comportent beaucoup de scènes d’action ou la tension est palpable. Il existe un autre type de plan que le film de Pasolini a en commun avec les westerns, le plan américain. Très prisé dans le genre, il permet de voir les hommes dégainer les armes et rendre les mouvement plus dynamiques ainsi, nous le voyons dans Œdipe Roi quand le personnage éponyme affronte Laios et ses hommes.
C’est sans doute dans cette idée que Pierre Billard déclare au sujet du film italien : « Dans le western mythologique imaginé par Pasolini, Œdipe attaque la diligence de Laïos, libère Thèbes du monstre qui la rançonnait, est élu shérif, recherche fébrilement l’assassin du roi, jusqu’au jour où il découvre qu’il est lui-même le coupable. », L’Express, lundi 14 octobre 1968.

Œdipe serait donc, un desperado, qui traverse sans but un paysage sec à la recherche de son identité. Le soleil de plomb éclaire sa route qui le mène à sa destiné. Sa peau, tannée par le soleil, brille de sueur. Il erre comme une âme en peine sur la route qui le mène directement à ce qu’il cherche à fuir, son destin.

C’est précisément dans cette même logique que j’ai choisi la mélodie “el deguello”.
Tout commence avec le nom de cette œuvre qui en annonce déjà la couleur : El deguello (l’égorgement), son nom complet est “el toque a deguello” , l’appel à l’égorgement. Un appel macabre au sang et à la violence.
El Deguello est un air militaire tambours et trompettes qui était joué pour indiquer au camp ennemi qu'aucun prisonnier ne sera fait, pas de survivant : tout le monde sera massacré.
Son origine reste trouble. Selon Wikipédia , il serait d'origine musulmane, à l'époque où les Maures occupaient la péninsule Ibérique. Mais il fut plus tard adopté par les armées espagnoles, notamment pendant les Guerres d'indépendance en Amérique du Sud. Sonnerie de la cavalerie au Mexique indépendant, reprise par les armées de liberation comme celle de Simon Bolivar lors de bataille historiques, Il est même joué des jours sans interruption par les mexicains pour démoraliser les texans pendant l’assault final du siege de Fort Alamo en 1836.  "A deguello" est aussi un cri de guerre des rebelles cubains contre L’Espagne à la fin du 19 ème siècle.C’est donc une œuvre qui traverse les âges et les époques.
En effet, elles est reprise et adaptée exactement comme le mythe d’Œdipe, qui n’a aucun cadre géographique et temporel déterminé. Cette mélodie s’est reconvertie en plusieurs versions ( la plus connue était bien évidement la version hollywoodienne). En effet, on peut retrouver des chants et musiques et costumes de tous âges, et regions confondues dans la mise en scène du film de Pasolini. Mais la musique sur le champ de bataille n’est-elle pas aussi une mise en scène? une mise en scène de la violence ?

Désormais, intéressons-nous aux deux instruments principaux de la mélodie : Le tambours et la trompette.
Le tambour est un instrument universel et préhistoire, à qui l’être humain a attribué différentes symboliques et signification selon les peuples. Nous nous intéresserons ici à sa connotation occidentale et militaire. En effet, a une forte connotation militaire et dans ce cadre, elle servait essentiellement à cadencer la marche des troupes et à sonner l'offensive. Ainsi, au milieu de la poussière du combat, les soldats pouvaient repérer leur bataillon au son du tambour.
La trompette, elle, affirme la foi agissante qui permet d’organiser l’assaut et le triomphe sans combat. Selon les cultures, on en fait un usage religieux et militaire.
“Et si la trompette rend un son confus, qui se préparera au combat ?” {EXTRAIT DE LA BIBLE}   ( 1 Corinthien 14: 8)

Cette musique est très souvent utilisée dans des westerns notamment dans les films  Rio Bravo (1959) et Alamo (1960).
 Dans la version hollywoodienne(la plus connue), la trompette est prédominante et presque solitaire, elle symbolise la mort, la désolation comme si elle endeuillait l’ennemi avant sa mort. Il exprime la volonté de ne laisse personne vivre, aucune pitié, nous avons affaire là à une œuvre violente qui s’inscrit parfaitement dans le cadre tragique, exactement comme la pièce de Sophocle, le film de Pasolini, en bref, le mythe d’Œdipe. Le tragique est donc la notion la plus commune aux œuvres : tout le monde meure à la fin et laisse derrière lui un lieu souillé par le sang et maudit comme un champ de bataille macabre ou encore un palais souillé par l’inceste que fuit un homme brisé.
 Cet air, d’une beauté macabre est symbolique, n’a rien d’anodin, il était joué pour porter atteinte au mental des troupes ennemie.
El deguello illustre également la peste car il image bien la désolation et l’horreur ; aucune issue possible, pas de survivant.

Oedipe était un pantin des dieux, ce sont ces dernier qui sonnent le deguello, à travers l’oracle et la révaltion de son destin, cela effraie ses parents qui l’abandonne. Cet air se joeuera dans l’esprit d’Oedipe pendant son érrance, un air solitaire qui l’accompagne et qui annonce quelque chose de terrible, de macabre: du sang et des larmes.
Et comme hypnotisé par cet air, il commetra tous les actes qui lui était prédit et il en soufrira. Il souillera le palais (champs de bataille) et laissera derirère lui une terre souillée et maudite par les actions qui yont été comises ( l’insecste).

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