mercredi 30 novembre 2016

Le rôle du choeur dans "Oedipe Roi" de Sophocle et Pasolini

Le rôle du choeur dans "Oedipe Roi" de Sophocle et Pasolini


Le Choeur, chorus en grec représentait des danses en honneur de fêtes religieuses dans l'Antiquité (par exemple : les fêtes de Delos pour glorifier Leto, Artemis ou Apollon). Ces danses étaient accompagnées de musique, de chants, et même de symphonie laissant place parfois à des ballets où l'on comptait grâce à la pantomime des histoires mythologies grecques.
Le dialogue finit par s'immiscer de manière importante, laissant le choeur agir seulement entre les épisodes, ayant un rôle d'intermède.
Dans "Oedipe Roi" de Sophocle on retrouve le choeur toujours présent ainsi que dans l'adaptation cinématographique du mythe d'Oedipe : Edipo Re, réalisé par Pasolini.
On peut alors se demander quel rôle joue le choeur dans la pièce de Sophocle et comment Pasolini transpose-t-il la présence de ce choeur théâtral dans son film ?
Et puisqu'auparavant nous avons étudié la notion du pouvoir dans la pièce de Sophocle et le film de Pasolini nous pouvons aussi nous demandé quels liens peut-on établir avec la dimension politique au Vème siècle avant J.C.

Dans la pièce de Sophocle, on remarque que le choeur prend parole pour expliquer la situation ou même exposer des questions que le spectateur pourrait se poser : "Quel est donc celui qu'à Delphes a désigné la roche prophétique comme ayant de sa main sanglante consommé des forfaits passant tous les forfaits ?" (Premier épisode, Premier Stasimon) ; il inscrit donc dans la pièce un certain suspens. Mais il représente aussi le peuple de Thèbes dont les émotions passe par le chant du choeur : "Ah ! Je souffre des maux sans nombre." (Prologue, Parados) lorsque le peuple est accablé par la maladie de la peste, "Ah ! fils de Laïos ! que j'aurais donc voulu ne jamais, ne jamais te connaître ! Je me désole, et des cris éperdus s'échappent de ma bouche." (Quatrième épisode, Quatrième Stasimon) quand le peuple de Thèbes est mis au courant des actes honteux d'Oedipe. De plus, par le chant il crée, une vivacité.
   Or dans le film de Pasolini, le choeur est peu, voir aucunement, représenté. En effet on peut comparer le choeur aux chants roumains que nous entendons en bande auditive, par exemple quand le peuple se présente devant Oedipe pour se plaindre de leur situation et pour le demander de l'aide ("Si mes frères venons ici t'implorer, ce n'est pas que nous te prenions pour un dieu."), la voix qui chante émet des pleurs. Ces pleurs sont incorporés au chant pour donner de l'intensité à la scène. Davantage que lorsqu'Oedipe sort du palais après s'être crevé les yeux, le lieux reste silencieux : le choeur a été retiré de la scène pour permettre au spectateur de ressentir ce sentiment de stupéfaction et d'effarement qu'éprouve les citoyens de Thèbes.

Veme siècle avant Jésus Christ, la guerre de Salamine est terminée dont la Grèce sort vainqueur et connaît un "âge d'or". Athènes est la cité principale de la Grèce Antique où s'est instauré un nouveau système politique : la démocratie. Cette politique est basée sur deux assemblées de citoyens (l'Ecclésia et la Boulê), deux catégories de dirigeants (les archontes et les tratèges) et deux tribunaux (l'Aéropage et l'Héliée). Son essor est donc considérable ; la cité est la plus puissante de toutes grâce à la création de la ligue de Delos (idée d'origine athénienne) qui permit aux grecques de repousser les perses de leur territoire. Athènes a donc un comportement impérialiste sur le reste des cités partisantes de la ligue et empêche celle-ci de quitter l'accord.
La puissance Athénienne apporte la crainte à la ligue du Péloponnèse sous l'hégémonie de Sparte. En effet les spartiates ont peur que leurs propres alliés quitte leur ligue incapable de les défendre face à la l'impérialisme athénien. La guerre du Péloponnèse est donc inévitable. Sparte gagne le conflit mettant fin à l'impérialisme athénien.
On peut comparer ce conflit au mythe d'Oedipe : Oedipe roi de Thèbes est celui qui dirige le pays avec son beau-frère (Créon) et sa femme (Jocaste), il est donc le symbole de l'impérialisme Athénien (plus précisément : il est la cause de la propagation de la peste dans le pays)  ; le peuple de Thèbes est représenté dans la pièce de Sophocle  par le Choeur, qui dans ce cas évoque les cités qui subissent cet impérialisme et donc de la peste.
On en juge donc que grâce au funèbre destin d'Oedipe le peuple de Thèbes est libéré de l'hégémonie d'Oedipe et tout aussi bien de la peste.

Ainsi, le choeur dans la pièce de Sophocle "Oedipe Roi" représente le peuple mais aussi le spectateur, en réalité nous (le spectateur) sommes citoyens de Thèbes. De plus à une échelle historique en rapport à la politique du Vème siècle avant J.C, le choeur symboliserait aussi les cités écrasées par l'impérialisme athénien. 
Dans "Edipo Re" de Pasolini, le choeur expose le tourment de la situation par les bandes auditives pour donner une accentuation sur les évènements tragique qui se déroule ou se prépare (la demande d'aide à Oedipe des citoyens de Thèbes ou encore quand Oedipe sort du palais : le silence règne).

1 commentaire:

  1. C'est un travail sérieux, mais vous ne problématisez pas suffisamment votre travail. Il faudrait que vous vous référiez plus précisément à des exemples dans les DEUX oeuvres, et que vous proposiez un raisonnement progressif.

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