https://www.youtube.com/watch?v=g65oWFMSoK0
Vivaldi : Un été Oedipien
Le mythe d’Œdipe Roi,
bien que fort complexe nous inspire, par moment, des mélodies dont la
profondeur nous est peu familiere. On y retrouve parfois, non seulement les
quelques instants les plus « glorieux » de notre protagoniste mais également
pour ne pas dire bien souvent, les parties les plus obscures, lugubres, et
insaisissables de ce dernier. Une mélodie en particulier rentre, selon moi, en
totale osmose avec le mythe Oedipien, cette dernière est « L’été »
des « Quartes saisons » de Vivaldi. Un morceau magistral repris à
merveille par la violoniste Mari Samulsens. Le choix de ce morceau peut
sembler, à premier vu audacieux et compliqué. Ainsi on peut se poser la
question, « de quel façons est ce que l’été de Vivaldi nous fait vivre le
mythe ? ». C’est avec une fine analyse des choses que l’on peut y
retrouver des parfaites synchronisations.
L’été est perçu comme la
saison la plus sulfureuse. Un adjectif parfaitement illustré par Vivaldi, et
repris par Marie Samulsens. Le morceau au violon, à un découpage très pointu.
On en distingue environs neufs parties, les unes aussi profonde que les autres.
Le chef d’œuvre est appréciable de par la capacité du musicien à faire
transvaser les moments calme, doux, et limite illusoire de la mélodie, aux
moments agressifs, lourds, voir insoutenables. Chacune des parties se distinguent
grâce aux bariolages. Dans le langage du violoniste, cela revient à passer
d’une note à une autres de façons très rapides. Autrement, le rythme reste mystérieux,
calme, et donc, plutôt sombre. En effet, ce sont ces parties variés en rythmique
qui peuvent nous mener à penser que le morceau de Vivaldi à été composé pour Œdipe
Roi.
Dès les premières écoutes,
nous pouvons nous placer dans le
contexte théâtrale de la pièce. Bien avant le premier bariolage, on revient sur
les premiers instants de la vie d’Œdipe, sa naissance. Tous semble calme,
Jocaste, a tout l’air d’une mère comblée par son bébé, en référence
filmographique de Pasolini. Tous bascule lorsque, à 1 :33, le rythme du
violon s’accélère, là, parallèlement, est mit en scène, la première
confrontation entre le père, Laïos et son fils.
Cette dernière dure
1mnt30, jusqu’au moment de l’abandon de Œdipe dans le désert. Se poursuit une mélodie
plus douce, et mystérieuse. Elle nous rappel, l’accueil de Œdipe par Mérope et
Phoebe à Corinthe. Un bonheur aux allures totalement illusoires, pour le
protagoniste, qui est encore inconscient de son dessein. Ainsi, les passages
s’enchaînent toujours de la même façons, avec cette confrontation intense entre
la volonté des Dieux a accomplir la malédiction Oedipienne et la volonté de
l’oublie par l’acteur de cette destiné.
Cependant, les dieux, à la
fin du mythe, reprennent le dessus sur Œdipe, et lui « ouvre les yeux »
sur son malheur. De la même façons, le bariolage final, est très démarqué. Il
est marqué à 10 minutes et 26 secondes. On a là, la partie la plus
assourdissante de la mélodie, elle suscite l’angoisse de l’auditoire. Elle est
tel une révélation à l’oreille des spectateurs. Nous pouvons supposer, que ce dernier
bariolage, correspond à l’accomplissement de la tragédie, avec Œdipe et Jocaste
qui commettent l’inceste, jusqu'à la scène de l’automutilation. Ainsi cette mélodie
n’as t-elle pas même la fonction de « catharsis » ?
Quoi qu’il en soit, les
deux chefs d’œuvres aboutissent à la même note de chagrin, déception, et désespoir.
En un mot, l’été de
Vivaldi, est en parfaite adéquation avec le mythe Oedipien. Il retrace, avec
beaucoup de finesse, la tragédie. En gardant une chronologie presque incroyable
avec la piece de sophocle, mais surtout avec l’œuvre filmatographique de
Pasolini.
Elle suscite chez le
spectateur, un sentiment profond, qui reste mystérieux, voir inexprimable.