Cette
citation peut être employée dans un sujet sur la place d'Oedipe ou
si l'on traite la dimension freudienne du film. Apparaissant dans un
intertitre du père d'Oedipe, cette phrase annonce qu'Oedipe
cherchera à remplacer son père que cela soit dans le trône ou au
côté de sa femme. Dès sa naissance, son destin est déjà tracé.
Cette phrase est la première du film qui annonce la destinée
d'Oedipe.
« Il
y a une énigme dans ta vie »
L'énigme
de Thèbes est Oedipe. Comme Oedipe refuse de le résoudre quand le
Sphinx lui en donne l'occasion, il perd ce qu'il a essayé de gagner
par force : Thèbes. Nous pouvons avoir recours à cette
citation si l'on cherche à montrer la dimension psychanalytique de
l'oeuvre. Un des buts du film a été pour Pasolini de s'auto-
analyser par son complexe d'Oedipe. Son Oedipe à lui refoule ce
qu'il est véritablement. Le Sphinx apparaît comme son inconscient
qui cache ses secrets les plus terribles. Le film est donc également
une quête de soi. Oediope cherche sans le savoir ce qui se cache en
lui et le trouve grâce aux autres (Corinthien, Tirésias, serviteur
etc.). Cette citation peut également servir à différencier
l'oeuvre de Pasolini de celle de Sophocle dans la mesure où l'Oedipe
de Sophocle ne résout pas l'énigme du Sphinx pour sauver Thèbes
mais l'attaque et le fait disparaître.
« Je
ne veux pas savoir, je ne veux pas te voir, je ne veux pas
t'entendre ! »
Ces
deux citations peuvent servir à traiter l'aspect psychanalytique de
l'oeuvre. Celle-ci en particulier, prononcée par Oedipe après que
le Sphinx lui ait posé l'énigme, montre le refus catégorique
d'Oedipe de s'aventurer dans son inconscient personnifié par le
Sphinx. Alors qu'il vient de tuer son père, Oedipe continue dans
cette lignée de violence et tue le Sphinx. L'Oedipe de Pasolini est
quasi-sauvage et impulsif alors que l'on sait que celui de Sophocle
avait sauvé la ville par la raison en résolvant l'énigme. Ces
exclamations s'opposent au « Parle ! » qu'Oedipe
crie au serviteur. Oedipe veut savoir la vérité dont lui même se
protégeait (c.f. Épisode du rêve : Oedipe a un rêve qui le
hante pourtant il ne peut jamais s'en souvenir) inconsciemment ou
consciemment. Finalement, il retourne à cet état de rejet total une
fois la vérité déclarée. Il ne peut plus voir et aurait voulu ne
plus pouvoir entendre.
« La
vie commence là où elle finit »
Cette
citation peut aider à répondre à un sujet sur le temps. Le film
commence avec une scène d'un pré et finit dans le même pré. Le
temps est certes chronologique dans le déroulement des faits mais
aussi cyclique. Comme l'écrit Hölderlin dans Bleu adorable, « Vivre
est une mort, et la mort est une vie ». La fin de l'histoire
d'Oedipe ouvre la voie à des réécritures comme celle de Bauchau.
L'histoire d'Oedipe est une histoire qui ne cesse d'être racontée.
Sa fin, « la mort », est également une vie car Oedipe
revit à chaque fois que le mythe est reprit.
“Pourquoi
as-tu si peur d’être l’amant de ta mère. Tant d’hommes ont
rêvé de l’être dans leurs songes »
Cette
phrase peut-être directement mise en relation avec le texte de
Sophocle. En effet, Jocaste prononce une phrase semblable. Celle-ci
peut donc servir à faire le lien entre les deux œuvres. Cette
citation peut être utilisée dans un sujet traitant de la complexité
du personnage de Jocaste ou traitant de la liberté des personnages
(dans quelle mesure sont-ils soumis au destin), de leur potentielle
lucidité ou encore peut servir à confronter le complexe d'Oedipe à
celui de Jocaste (la mère qui se réjouit de l'attirance de son fils
envers elle, qui a elle même une pulsion amoureuse envers son fils).
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