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dimanche 20 novembre 2016


Citations du livre :

CREON : « Il est mort, et le dieu aujourd’hui nous enjoint nettement de le venger et de frapper ses assassins. »

 Créon annonce que les assassins de Laïos vont être punis lorsqu’ils seront attrapés. Sauf que tout le monde et même Œdipe est dans l’ignorance de la réelle identité de l’assassin. Œdipe lui aussi, alors qu’il n’a pas conscience que son destin le mène par le bout du nez cherche une réponse qui le mènera à sa perte.

CREON : « Tous sont morts, tous sauf un, qui a fui, effrayé, et qui n’a pu conter de ce qu’il avait vu qu’une chose, une seule… »

Il annonce qu’il y un témoin. Il représentera un personnage clé au dénouement des prédictions de l’Oracle sur Œdipe.

ŒDIPE : « Quel que soit l’assassin, il peut vouloir un jour me frapper d’un coup tout pareil. »

Oedipe ignore toujours qui peut être l’assassin. Il cour donc derrière la vérité sans savoir qu’elle va lui nuire.

TIRESIAS : «Vraiment ? Eh bien, je te somme, mo, de t’en tenir à l’ordre que tu as proclamé toi-même, et donc de ne plus parler de ce jour à qui que ce soit, ni à moi, ni à ces gens ; car, sache-le, c’est toi, c’est toi, le criminel qui souille ce pays ! »

Tirésias accuse Œdipe d’être l’assassin. Ce qui révèle que la malédiction est donc vraie.

TIRESIAS : « Bientôt, comme un double fouet, la malédiction d’un père et d’une mère, qui approche terrible, va te chasser d’ici. Tu vois le jour : tune verras bientôt plus que la nuit.

Il prédit qu’Œdipe finira mal.

JOCASTE : « Le sort qu’il avait à attendre était de périr sous le bras d’un fils qui naîtrait de lui et de moi. »

Jocaste annonce à Œdipe qu’une malédiction lui a été prédite il y a longtemps avant la naissance de son enfant.

ŒDIPE : « J’entrerais au lit de ma mère, je ferrais voir au monde une race monstrueuse, je serais l’assassin du père dont j’étais né ! Si bien qu’après l’avoir entendu, à jamais, sans plus de façons, je laisse là Corinthe et son territoire, je m’enfuis vers des lieux où je ne pusse voir se réaliser les ignominies que me prédisait l’effroyable oracle. »

Oedipe prend conscience de l’entière vérité t que la malédiction s’est accomplie.

ŒDIPE : « Jette-moi de ce pays, et au plus tôt, dans des lieux où personne ne m’adresse plus la parole. »

Il réalise la sentence qu’il avait jeté pour la découverte des assassins. Il se condamne à l’exil.

Citations des critiques :

« Le récit s’ouvre donc par la naissance, aux environs de 1930, d’un enfant dont les parents sont des petits bourgeois de province. » Jean de BARONCELLI, Le Monde, 15 octobre 1968

« Dans le western mythologique imaginé par Pasolini, Œdipe attaque la diligence de Laïos, libère Thèbes du monstre qui la rançonnait, est élu shérif, recherche fébrilement l’assassin du roi, jusqu’au jour où il découvre qu’il est lui-même le coupable. » Pierre BILLARD, L’Express, lundi 14  octobre 1968

« Toutes les civilisations, toutes les époques, toutes les nations, viennent contribuer à ce rite exemplaire de l’honneur, à ce musée vivant de la cruauté. C’est le grand bal masqué des inquiétudes existentielles, où l’homme a rendez-vous avec ses mythes. » Pierre BILLARD, L’Express, lundi 14  octobre 1968

« L’innocence de l’homme, coupable et condamné dans le secret des dieux, tel est le  ressort de ce que Cocteau appelait la Machine Infernale. » Jean-Louis BORY, Le Nouvel Observateur

« …le mythe d’Œdipe est un miroir universel qui ne livre son secret qu’à celui-là qui le traverse ou tente de le traverser au risque de se perdre… » Michel CAPDENAC, Les Lettres Françaises, 23 octobre 1968

« Dans la maison bourgeoise d’une petite ville italienne de province, un enfant vient de naître, comblant sa mère de joie. » Henry CHAPIER, Combat, 10 octobre 1968

« L’enfant qu’on a vu naître est devenu un barde qui joue un air russe devant une usine, et qui a perdu comme Œdipe -sa vu, parce que la vraie clarté ne peut désormais lui apparaître que dans le noir. » Henry CHAPIER, Combat, 10 octobre 1968

« A travers le destin d’Œdipe condamné par les dieux à tuer son père et à devenir l’amant de sa mère, il a voulu montrer l’homme aux prises avec les tabous de la société. » Robert CHAZAL, France Soir, 10 octobre 1968

Nova Samb

Citations du livre :

CREON : « Il est mort, et le dieu aujourd’hui nous enjoint nettement de le venger et de frapper ses assassins. »

 Créon annonce que les assassins de Laïos vont être punis lorsqu’ils seront attrapés. Sauf que tout le monde et même Œdipe est dans l’ignorance de la réelle identité de l’assassin. Œdipe lui aussi, alors qu’il n’a pas conscience que son destin le mène par le bout du nez cherche une réponse qui le mènera à sa perte.

CREON : « Tous sont morts, tous sauf un, qui a fui, effrayé, et qui n’a pu conter de ce qu’il avait vu qu’une chose, une seule… »

Il annonce qu’il y un témoin. Il représentera un personnage clé au dénouement des prédictions de l’Oracle sur Œdipe.

ŒDIPE : « Quel que soit l’assassin, il peut vouloir un jour me frapper d’un coup tout pareil. »

Oedipe ignore toujours qui peut être l’assassin. Il cour donc derrière la vérité sans savoir qu’elle va lui nuire.

TIRESIAS : «Vraiment ? Eh bien, je te somme, mo, de t’en tenir à l’ordre que tu as proclamé toi-même, et donc de ne plus parler de ce jour à qui que ce soit, ni à moi, ni à ces gens ; car, sache-le, c’est toi, c’est toi, le criminel qui souille ce pays ! »

Tirésias accuse Œdipe d’être l’assassin. Ce qui révèle que la malédiction est donc vraie.

TIRESIAS : « Bientôt, comme un double fouet, la malédiction d’un père et d’une mère, qui approche terrible, va te chasser d’ici. Tu vois le jour : tune verras bientôt plus que la nuit.

Il prédit qu’Œdipe finira mal.

JOCASTE : « Le sort qu’il avait à attendre était de périr sous le bras d’un fils qui naîtrait de lui et de moi. »

Jocaste annonce à Œdipe qu’une malédiction lui a été prédite il y a longtemps avant la naissance de son enfant.

ŒDIPE : « J’entrerais au lit de ma mère, je ferrais voir au monde une race monstrueuse, je serais l’assassin du père dont j’étais né ! Si bien qu’après l’avoir entendu, à jamais, sans plus de façons, je laisse là Corinthe et son territoire, je m’enfuis vers des lieux où je ne pusse voir se réaliser les ignominies que me prédisait l’effroyable oracle. »

Oedipe prend conscience de l’entière vérité t que la malédiction s’est accomplie.

ŒDIPE : « Jette-moi de ce pays, et au plus tôt, dans des lieux où personne ne m’adresse plus la parole. »

Il réalise la sentence qu’il avait jeté pour la découverte des assassins. Il se condamne à l’exil.

Citations des critiques :

« Le récit s’ouvre donc par la naissance, aux environs de 1930, d’un enfant dont les parents sont des petits bourgeois de province. » Jean de BARONCELLI, Le Monde, 15 octobre 1968

« Dans le western mythologique imaginé par Pasolini, Œdipe attaque la diligence de Laïos, libère Thèbes du monstre qui la rançonnait, est élu shérif, recherche fébrilement l’assassin du roi, jusqu’au jour où il découvre qu’il est lui-même le coupable. » Pierre BILLARD, L’Express, lundi 14  octobre 1968

« Toutes les civilisations, toutes les époques, toutes les nations, viennent contribuer à ce rite exemplaire de l’honneur, à ce musée vivant de la cruauté. C’est le grand bal masqué des inquiétudes existentielles, où l’homme a rendez-vous avec ses mythes. » Pierre BILLARD, L’Express, lundi 14  octobre 1968

« L’innocence de l’homme, coupable et condamné dans le secret des dieux, tel est le  ressort de ce que Cocteau appelait la Machine Infernale. » Jean-Louis BORY, Le Nouvel Observateur

« …le mythe d’Œdipe est un miroir universel qui ne livre son secret qu’à celui-là qui le traverse ou tente de le traverser au risque de se perdre… » Michel CAPDENAC, Les Lettres Françaises, 23 octobre 1968

« Dans la maison bourgeoise d’une petite ville italienne de province, un enfant vient de naître, comblant sa mère de joie. » Henry CHAPIER, Combat, 10 octobre 1968

« L’enfant qu’on a vu naître est devenu un barde qui joue un air russe devant une usine, et qui a perdu comme Œdipe -sa vu, parce que la vraie clarté ne peut désormais lui apparaître que dans le noir. » Henry CHAPIER, Combat, 10 octobre 1968

« A travers le destin d’Œdipe condamné par les dieux à tuer son père et à devenir l’amant de sa mère, il a voulu montrer l’homme aux prises avec les tabous de la société. » Robert CHAZAL, France Soir, 10 octobre 1968

Nova Samb

CITATIONS

Dans le film de Pasolini

🔺“ Tu es né pour prendre ma place dans ce monde, me rejeter dans le néant, me voler ce qui m’appartient. C’est elle que tu me voleras en premier. Elle, la femme que j’aime. D’ailleurs tu me voles déjà ton amour.” 6 min 12

Cette déclaration faite sous forme de carton statue la relation conflictuelle père-fils. Le caractère freudien de ce passage accompagné du regard hostile du père, accentue la haine éprouvée par ce dernier à l'égard de sa propre chair. Ici on insiste sur le fait que le complexe d’Oedipe est renversé, car ce n’est plus le fils qui voit le père comme un ennemi , mais le père qui est complexé et qui montre une haine rivale pour son fils et le rejette . Il montre aussi en quoi la mère se retrouve réduite à un objet de convoitise  que veulent s’approprier le père et le fils.

🔺 “Dans le noir, je ne verrai plus ce que je n'aurais jamais dû voir; je ne reconnaîtrai plus ce que je cherchais à connaître. J'aurais dû me crever les tympans pour mieux renforcer  mon malheureux corps en lui-même " 1h35

Dans cette ultime réplique d’Oedipe, il se condamne lui même. Il regrette d’avoir cherché à se connaître . Il n'aurait pas dû voir sa mère comme une femme qu'il aurait pu désirer, le corps mort de cette femme qu'il aimait. Il n’aurait pas dû voir toutes ces choses.Il ne veut plus voir sa monstruosité Et surtout, il n’aurait pas dû reconnaître sa mère et son père. Car c’est reconnaître sa famille qui a fait son malheur. Cette acte délibéré, le seul acte non guidé par la fatalité de son destin avait été prédit par le devin Tirésias, tout comme il le dit lui-même
«Désormais tout est clair et voulut, pas imposé par le destin»1h31

🔺”La vie s'achève toujours où elle commence.” 1h40
Cette parole prononcé par Oedipe, quand il est guidée par Angelo à son village natale prône un retour au source marque l'accomplissement de sa destinée tragique et ainsi, le début de son errance. La boucle est donc bouclée


🔺 “ L'homme que tu recherche par des menaces et des ordres, est parmi nous. Un étranger, pour tous. Mais en vérité originaire de Thèbes. Ne crois pas que cette découverte le réjouira. Parce que aveugle et mendiant, il sera obligé de quitter Thèbes et deviendra tout comme moi, joueur de flûte” 1h09


🔺"L'abîme dans lequel tu veux me pousser est au plus profond de toi." 47 min

Dans la pièce de Sophocle

🔺” Le temps seul est capable de montrer l'honnête homme, tandis qu'il suffit d'un jour pour dévoiler un félon. “
(Premier episode)
🔺” N’avez-vous pas de honte, lorsque votre pays souffre ce qu’il souffre, de remuer ici vos rancunes privées ? (à Œdipe.) Allons, rentre au palais. Et toi chez toi, Créon. “ - Jocaste (Deuxième Episode)
  
🔺« Hélas ! Hélas ! Qu’il est terrible de savoir, quand le savoir ne sert de rien à celui que le possède ! » Tirésias (Premier Episode)

↪ Quoi que Tirésias fasse, le mal est fait et rien ni personne ne pourra détourner Oedipe de sa destinée car rien n’égale le pouvoir des dieux et personne ne peut altérer leur volonté.

🔺"il se révélera père et frère à la fois des fils qui l'entouraient, époux et fils ensemble de la femme dont il est née, rival incestueux aussi bien qu'assassin de son propre père !"
(Premier episode)

Critiques

🔺"un personnage qui symbolise aux yeux du réalisateur l'homme moderne avec ses complexes, ses angoisses et ses déchirements." (Jean de Baroncelli "Oedipe Roi de Pier-Paolo Pasolini", Le Monde, 5 septembre 1967)
→ analyse d’Oedipe

🔺"Si Œdipe vit son drame dans les montagnes du Maroc du Sud, c’est parce-que le paysage offre ce degré d’aridité ocre et le ciel, cet impeccable silence bleu qui sont ceux du climat tragique " Jean-Louis Bory
→ espaces et décors

🔺"Le film est bien le reflet de cette réalité qu'est notre aventure intérieure, la vie n'étant autre chose qu'une caméra enregistrant nos moindres péripéties" Henry Chapier dans Combat, 10 Octobre 1968.

🔺"A travers le destin d’Oedipe condamné par les dieux à tuer son père et à devenir l'amant de sa mère il a voulu montrer l'homme aux prises avec les tabous de la société. C'est l'illustration par un exemple extrême de l'impossibilité pour l'individu d'assumer son propre destin, tant sont nombreux, puissants, les interdits moraux et matériels" (Rober Chazal, "Oedipe-Roi : une tragédie moderne, une tragédie de toujours", France Soir, 10 octobre 1968)

🔺"Pasolini nous conduit d'une main de fer à la suite d'OEdipe fuyant inutilement devant le destin " Michel Duran, Canard enchaîné, 26 octobre 1968.
→ tragédie et fatalité

jeudi 17 novembre 2016

Citations et critiques littéraires

Citations importantes dans l'oeuvre de Sophocle :

-"Hé bien ! je reprendrai l'affaire à son début, et je l'éclaircirai, moi. [...] Je me charge de la cause à la fois de Thèbes et du dieu. Et ce n'est pas pour des amis lointains, c'est pour moi que j'entends chasser d'ici cette souillure. quel que soit l'assassin, il peut vouloir un jour me frapper d'un coup tout pareil. Lorsque je défends Laïos, c'est moi-même aussi que je sers." Œdipe, prologue p. 18

Cette citation met en évidence la naïveté d'Oedipe qui ne sait pas que c'est lui-meme qui a assassiné Laïos. Mais montre également un aspect du roi qui est déterminé, courageux et prêt a tout pour retrouver le meurtrier. Dans cette situation, Oedipe apparait comme un roi vaillant.

-"A l'épouse du mort j'inflige une souillure, quand je la prends entre ces bras qui ont fait périr Laïos ! Suis-je donc pas un criminel ? suis-je pas tout impureté ? puisqu'il faut que je m'exile, et qu'exilé je renonce à revoir les miens, à fouler de mon pied le sol de ma patrie ; sinon je devrais tout ensemble entrer dans le lit de ma mère et devenir l'assassin de mon père, ce Polybe qui m'a engendré et nourri. Est-ce donc pas un dieu cruel qui m'a réservé ce destin ?" Œdipe, 2ème épisode, p. 212.

Nous assistons ici, à la remise en question d'Oedipe sur ce qu'il a fait et sur ce qu'il va devenir. Ce passage nous montre le tourment du personnage qui est perdu, désespéré.

-"Hélas ! hélas ! ainsi à la fin tout serait vrai ! Ah ! lumière du jour, que je te voie ici pour la dernière fois, puisque aujourd'hui je me révèle le fils de qui je ne devais pas naître, l'époux de qui je ne devais pas l'être, le meurtrier de qui je ne devais pas tuer !" Œdipe, 3ème épisode, p. 225.

Cette citation est importante puisqu'elle révèle le passage où Oedipe a enfin eu réponses à ses questions. Son enquête est close, et il donne dans cette réplique une information redoutable : ce dernier veut se crever les yeux.

-"Ne prétends donc pas triompher toujours : les triomphes n'ont pas accompagné ta vie." Créon, 5ème épisode, p. 235.

Créon insiste ici sur la malchance d'Oedipe dans sa vie. Créon rabaisse Oedipe en ne lui faisant pas confiance, celui-co est loin de l'encourager.

-"Nous nous inquiétons, à voir Œdipe en désarroi, alors qu'il tient entre ses mains la barre de notre vaisseau". Jocaste, 3ème épisode, p. 215.

La méfiance et le manque de confiance est à l'honneur lorsqu'Oedipe règne. En effet beaucoup de doutes s'installent dans la ville de Thèbes à propos du nouveau roi.

Citations importantes dans l'oeuvre de Pasolini :

- "Tu es né pour prendre ma place dans ce monde me rejeter dans le néant me voler ce qui m'appartient. C'est elle que tu me volera en premier. Elle, la femme que j'aime. D'ailleurs tu me voles déjà son amour" Père (6:12 à 6:52)

Cette citation annonce déjà la grande rivalité entre père et fils. Elle donne la situation et la  tonalité dès le début du film. Le père est jaloux du rapprochement de son fils vers sa femme.

-"L'abîme dans lequel tu veux me pousser est au plus profond de toi." Sphinx,47 min 

Cette parole est destinée a Oedipe qui s'apprête a commettre un crime qui va changer le statut de notre personnage principale.

-"Ô lumière que je ne peux plus voir. Qui fut mienne un jour, illumine moi une dernière fois. Je suis arrivé. La vie s'achève toujours où elle a commencé." Œdipe,Épilogue 01 :43 :05

Oedipe qui s'est crevé les yeux après avoir vu sa mère pendue, est perdu jusqu'au dernier jour de sa vie. Ce dernier a s'adresse à Angelo dans le champs où il était avec ma mère au début du film avec Jocaste.

-"Pourquoi as tu si peur d’être l’amant de ta mère. Tant d’hommes ont rêvé de l’être, dans leurs songes " Jocaste, 1h21

Jocaste s'adresse à son fils afin de le rassurer sur leur situation de couple. Pour Oedipe, apprendre que sa mère était sa femme n'a pas été chose facile.

Critiques d'auteurs :

- "un personnage qui symbolise aux yeux du réalisateur l'homme moderne avec ses complexes, ses angoisses et ses déchirements." (Jean de Baroncelli "Oedipe Roi de Pier-Paolo Pasolini", Le Monde, 5 septembre 1967)

-"Pasolini nous conduit d'une main de fer à la suite d'OEdipe fuyant inutilement devant le destin " Michel Duran, Canard enchaîné, 26 octobre 1968.

-"Pasolini s’est contenté de ne renfermer sa parenthèse qu’à la fin du film, par un épilogue situé de nos jours" Henry Chapier, Combat, 10 octobre 10968

-"Si Œdipe vit son drame dans les montagnes du Maroc du Sud, c’est parce-que le paysage offre ce degré d’aridité ocre et le ciel, cet impeccable silence bleu qui sont ceux du climat tragique " Jean-Louis Bory 

-"Le film est bien le reflet de cette réalité qu'est notre aventure intérieure, la vie n'étant autre chose qu'une caméra enregistrant nos moindres péripéties" Henry Chapier dans Combat, 10 Octobre 1968.


Blanche Minon







vendredi 11 novembre 2016

PASOLINI

« Tu es né pour prendre ma place dans ce monde, me rejeter dans le néant, me voler ce qui m'appartient » 
 
Cette citation peut être employée dans un sujet sur la place d'Oedipe ou si l'on traite la dimension freudienne du film. Apparaissant dans un intertitre du père d'Oedipe, cette phrase annonce qu'Oedipe cherchera à remplacer son père que cela soit dans le trône ou au côté de sa femme. Dès sa naissance, son destin est déjà tracé. Cette phrase est la première du film qui annonce la destinée d'Oedipe.

« Il y a une énigme dans ta vie »

L'énigme de Thèbes est Oedipe. Comme Oedipe refuse de le résoudre quand le Sphinx lui en donne l'occasion, il perd ce qu'il a essayé de gagner par force : Thèbes. Nous pouvons avoir recours à cette citation si l'on cherche à montrer la dimension psychanalytique de l'oeuvre. Un des buts du film a été pour Pasolini de s'auto- analyser par son complexe d'Oedipe. Son Oedipe à lui refoule ce qu'il est véritablement. Le Sphinx apparaît comme son inconscient qui cache ses secrets les plus terribles. Le film est donc également une quête de soi. Oediope cherche sans le savoir ce qui se cache en lui et le trouve grâce aux autres (Corinthien, Tirésias, serviteur etc.). Cette citation peut également servir à différencier l'oeuvre de Pasolini de celle de Sophocle dans la mesure où l'Oedipe de Sophocle ne résout pas l'énigme du Sphinx pour sauver Thèbes mais l'attaque et le fait disparaître.

« Je ne veux pas savoir, je ne veux pas te voir, je ne veux pas t'entendre ! »

Ces deux citations peuvent servir à traiter l'aspect psychanalytique de l'oeuvre. Celle-ci en particulier, prononcée par Oedipe après que le Sphinx lui ait posé l'énigme, montre le refus catégorique d'Oedipe de s'aventurer dans son inconscient personnifié par le Sphinx. Alors qu'il vient de tuer son père, Oedipe continue dans cette lignée de violence et tue le Sphinx. L'Oedipe de Pasolini est quasi-sauvage et impulsif alors que l'on sait que celui de Sophocle avait sauvé la ville par la raison en résolvant l'énigme. Ces exclamations s'opposent au « Parle ! » qu'Oedipe crie au serviteur. Oedipe veut savoir la vérité dont lui même se protégeait (c.f. Épisode du rêve : Oedipe a un rêve qui le hante pourtant il ne peut jamais s'en souvenir) inconsciemment ou consciemment. Finalement, il retourne à cet état de rejet total une fois la vérité déclarée. Il ne peut plus voir et aurait voulu ne plus pouvoir entendre.

« La vie commence là où elle finit »

Cette citation peut aider à répondre à un sujet sur le temps. Le film commence avec une scène d'un pré et finit dans le même pré. Le temps est certes chronologique dans le déroulement des faits mais aussi cyclique. Comme l'écrit Hölderlin dans Bleu adorable, « Vivre est une mort, et la mort est une vie ». La fin de l'histoire d'Oedipe ouvre la voie à des réécritures comme celle de Bauchau. L'histoire d'Oedipe est une histoire qui ne cesse d'être racontée. Sa fin, « la mort », est également une vie car Oedipe revit à chaque fois que le mythe est reprit.

 “Pourquoi as-tu si peur d’être l’amant de ta mère. Tant d’hommes ont rêvé de l’être dans leurs songes » 
 
Cette phrase peut-être directement mise en relation avec le texte de Sophocle. En effet, Jocaste prononce une phrase semblable. Celle-ci peut donc servir à faire le lien entre les deux œuvres. Cette citation peut être utilisée dans un sujet traitant de la complexité du personnage de Jocaste ou traitant de la liberté des personnages (dans quelle mesure sont-ils soumis au destin), de leur potentielle lucidité ou encore peut servir à confronter le complexe d'Oedipe à celui de Jocaste (la mère qui se réjouit de l'attirance de son fils envers elle, qui a elle même une pulsion amoureuse envers son fils).


Citations a partir du film de PPP et du livre Oedipe roi de Sophocle.

<< La vie s'acheve la ou elle a commencée >> - Oedipe se retrouve dans la prairie dans laquelle ou il est née et ou il va bientot mourir.

<< Tu est née pour prendre ma place dans ce monde me rejeter dans le néant et me voler ce que m'appartient >> - Le pere d'Oedipe se sent en défi contre son fils, il le hait.

<< Ne redoute pas l'hymen d'une mere, bien d'homme on deja partagés dans leurs reve le lit de leur mere >> - Jocaste esseye de rassurer Oedipe que cela est naturel.

<< Tu vois le jour : tu ne verras bientot plus que la nuit >> - c'est un rappel de la tragedie qu'attend Oedipe.

<< Est-ce Créon ou toi inventas cette histoire ? >> - Oedipe refuse de voir la verité sur la prophetie.

<< Crois moi les faits les plus facheux lorsqu'ils prennent la bonne route peuvent tous tourner au bonheur >> Jocaste annonce l'espoir .

Timur Ciner
Des citations qui éclairent les deux œuvres:


Citations de critiques littéraires sur l'œuvre de Pasolini

''Ce dialogue que Pier-Paolo Pasolini a ajouté au texte de Sophocle (abondamment élagué par ailleurs), éclaire tout un pan de son Œdipe-Roi. Le Sphinx selon Pasolini n'est autre que l'inconscient d'Œdipe, son autre moi, un moi qu'il refuse, mais qu'il refuse en vain : il est là, en lui, il faudra bien qu'il en prenne conscience ou, à tout le moins, qu'il l'assume. « Œdipe peut faire l'amour avec sa mère seulement à condition de refouler le Sphinx dans l'abîme, c'est-à-dire dans son propre inconscient ».'' – Jacques Chevalier dans « Cahiers du Cinéma », novembre 1967, « Pasolini ».

-> Mise en abîme de l'existence d'Œdipe à travers la Sphinx, mais également la mise en abîme de la vie de Pasolini dans ce film puisqu'il se retrouve en cette histoire myhtologique.

"Le film est bien le reflet de cette réalité qu'est notre aventure intérieure, la vie n'étant autre chose qu'une caméra enregistrant nos moindres péripéties" - Henry Chapier dans Combat, 10 Octobre 1968, « Œdipe Roi de Pier Paulo Pasolini ».
-> Mise en abîme de notre propre vie, notre propre existence dans le film. Chaque homme se retrouve dans cette histoire.

"Toutes les civilisations, toutes les époques viennent contribuer à ce rite exemplaire de l'horreur, de ce musée vivant de la cruauté. C'est le grand bal masqué des inquiétudes existentielles, où l'homme a rendez-vous avec ses mythes" - Pierre Billard dans l'Express Lundi du 14 Octobre 1968, « L'Œdipe de Pasolini n'a pas de complexe ».
-> Une grande diversité de culture qui vient apporter sa complexité au film ainsi que tout son art. « Ce musée vivant... où l'homme a rendez-vous avec ses mythes » : référence au complexe de Freud, le mythe d'Œdipe mais aussi le mythe de Pasolini et de tous les hommes qui ont un jour vécu ce « rendez-vous » avec leur mère, ce sentiment si fort.

'' Œdipe Roi est d'abord un film-piège. Un piège énorme, tellement grand qu'on ne le voit pas. Un piège qui s'appelle la culture.''
-> Plusieurs références apparaissent dans le film : il s'agit d'un mélange d'une pièce, d'une théorie et plus encore, d'une vie. Mais on retrouve également une grande variété de culture, par exemple : dans les costumes, les lieux de tournage, les références musicales...

''La frustration de cet enfant qui pleure parce que sa mère s'est arrachée à lui pour rejoindre son père, cet amour, cette haine, qui n'ont pas encore de nom, l'auteur les a connus.'' - Jean de Baroncelli dans Le monde.
-> L'auteur s'est retrouvé dans la pièce de Sophocle à travers cet aspect incestueux qui liait Œdipe à Jocaste. Pasolini l'a également vécu avec sa mère : « cet amour, cette haine qui n'ont pas encore de nom » mais dans lesquels il se retrouve déjà.


Citations chez Sophocle

« Le temps seul est capable de montrer l'honnête homme, tandis qu'il suffit d'un jour pour dévoiler un félon. »

-> Toute sa vie Œdipe a désiré sa mère, a vécu l'inceste avec elle sans que personne ne sache réellement ce lien qu'ils avaient. Il a suffi d'un jour pour tout mettre à nu, à dévoiler l'erreur de sa vie.

« Ayant ton sort pour exemple, ton sort à toi, ô malheureux Œdipe, je ne puis plus juger heureux qui que ce soit parmi les hommes. »

-> En prenant le sort d'Œdipe comme exemple, il en devient le sort de tous les hommes. Le malheur de chacun.

« C'est Fortune qui fut ma mère, et les années qui ont accompagné ma vie m'ont fait tour à tour petit et grand. »
« Et qu'aurait donc à craindre un mortel, jouet du destin, qui ne peut rien prévoir de sûr ? Vivre au hasard. »
-> Œdipe a son sort entre les mains des Dieux, celle du destin. Il ne peut donc rien prévoir, rien anticiper. Il est dirigé comme une marionnette par les Dieux. Il ne peut donc que suivre le chemin du hasard.
« Ne redoute pas l'hymen d'une mère : bien des mortels ont déjà dans leurs rêves partagé le lit maternel. »
-> Paroles de Jocaste. Elle tente de rassurer Œdipe contre l'inceste. Ainsi, elle l'encourage à continuer et rester avec elle.
« Ah ! Noble et cher Œdipe ! Ainsi, la chambre nuptiale a vu le fils après le père aux mêmes portes terribles. »
-> Ces paroles rappellent bien le complexe dont Freud parle. Haïr son père et coucher avec sa mère, puisqu'ici Œdipe prend la place intime de son père et partage le lit nuptial avec Jocaste.
« Je suis un sacrilège, fils de parents impies, qui a lui-même des enfants de la mère dont il est né. »
-> Lorsqu'il découvre sa mère pendue et qu'il se crève les yeux : le voile est levé, la vérité s'annonce au grand jour. Il se rend compte de l'acte abominable qu'il a réalisé et se dégoûte lui-même.


Citations chez Pasolini

« La vie s'achève toujours où elle commence. » (1 heure 40)

-> La boucle est bouclée. Œdipe retourne dans les souvenirs de son enfance, il revient dans sa ville natale. Il s'agit également de l'organisation cyclique du film. L'épilogue évoque le retour au prologue.
« Ainsi parlent les Dieux c'est inévitable. » (20 minutes)
-> Paroles de la Pythie à Œdipe. Elles soulignent la fatalité de son destin et le pouvoir incontestable des Dieux sur les hommes.
« Ainsi je ne verrai plus jamais le mal causé par moi et dont je souffre. » (1 heure 32)
-> Après qu'il ait vu sa mère pendue, il se crève les yeux en guise de punition. Mais aussi, il cherche à remettre le voile qui était tombé lorsqu'il a vu sa mère pendue : signe de désillusion et de vérité face à son destin. Il veut redevenir aveugle face à ce à quoi il est coupable.
« L'abîme dans lequel tu veux me pousser est au plus profond de toi. » (47 minutes)
-> Paroles de la Sphinx. Elle représente l'intériorité d'Œdipe ; en voulant la tuer, il s'assure de se perdre.
« Tu es né pour prendre ma place dans ce monde, me rejeter dans le néant, me voler ce qui m'appartient. C'est elle que tu me voleras en premier, elle la femme que j'aime. D'ailleurs, tu me voles déjà son amour. » (6 minutes)
->  Paroles du père d'Œdipe. Représente le conflit et la haine installés entre les deux personnages. Annonce également la prophétie.


Lauren C.

Citations et critiques littéraires.

Sophocle : « C'est donc ce dernier jour qu'il faut, pour un mortel, toujours considérer. Gardons-nous d'appeler jamais un homme heureux, avant qu'il ait franchi le terme de sa vie sans avoir subi un chagrin. » - Le Coryphée (Exodos, page 64)
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  •          Cette citation se traduit comme une leçon de morale qui à mon sens transcende le mythe et prend une tournure philosophique qui tente de mettre en garde tout homme qui serait tenté de faire preuve d’hybris. Mais encore, cela met en lumière la faiblesse des hommes et le déterminisme dont notre condition humaine fait preuve. Alors si nous ne voulons pas être punis par les dieux nous devons faire vœux d’humilité. Et dans ce cas Œdipe nous sert d’exemple car le vainqueur de la Sphinge, le déchiffreur d’énigme, le roi de Thèbes celui qui était le premier des humains en devient le dernier. Sophocle semble donc vouloir montrer que le bonheur humain ne tient qu’à un fil contrairement au bonheur éternel au bonheur des dieux.

« N’avez-vous pas de honte, lorsque votre pays souffre ce qu’il souffre, de remuer ici vos rancunes privées ? (à Œdipe.) Allons, rentre au palais. Et toi chez toi, Créon. » - Jocaste (Deuxième Episode, page 34)
  • -          Cette citation est assez intéressante dans le sens où elle montre un aspect particulier du personnage de Jocaste d’autant plus qu’elle répète cette phrase lors de sa première apparition. Elle nous apparait alors comme un personnage autoritaire et démontre bien sa fonction politique c’est-à-dire sa place de reine puisqu’elle va mettre fin à la querelle entre Œdipe et Créon.

« Non, par les dieux ! Si tu tiens à la vie, non, n’y songe plus. C’est assez que je souffre, moi. » - Jocaste (Troisième Episode, page 48)
  • -          Ici, on peut commencer à avoir certains doutes sur la probable culpabilité de Jocaste. Car elle cherche intentionnellement à dévier Œdipe de la poursuite de son enquête. Comme si elle cherchait à s’accaparer les faveurs des sentiments d’Œdipe : « C’est assez que je souffre, moi. » Tel une mère peinée par les bêtises de son fils. Néanmoins ce n’est qu’une hypothèse,  car il n’est pas évident de savoir si Jocaste se doute de la parenté réelle avec son fils. Aussi ne limitons pas la culpabilité à celle de l’inceste parce qu’elle est aussi celle de l’abandon ou de l’infanticide.

« Hélas ! Hélas ! Qu’il est terrible de savoir, quand le savoir ne sert de rien à celui que le possède ! » - Tirésias (Premier Episode, page 22)

« Tu ne te doutes pas que tu es en horreur aux tiens, dans l’enfer comme sur la terre. » - Tirésias (Premier Episode, page 26)

« Jamais homme avant toi n’aura plus durement été broyé du sort » - Tirésias (Premier Episode, page 26)

« Je me vois en cette heure en possession du pouvoir qu’il eut avant moi, en possession de son lit, de la femme qu’il avait déjà rendue mère ; des enfants communs seraient aujourd’hui notre lot commun, si le malheur n’avait pas frappé sa race. » - Œdipe (Premier Episode, page 20)
  • -          Ici Œdipe parle de Laïos. On peut voir à travers cette réplique une question d’héritage. Cet héritage dont les fils héritent de leurs pères mais pour Œdipe celui-ci est plutôt illégitime. Bien qu’on puisse lire dans cette déclaration une figure d’ironie : Œdipe ne sait pas à quel point la comparaison qu’il fait est exacte, et le spectateur, qui connaît le mythe, en sait plus que le personnage.

« Le temps, qui voit tout, malgré toi l’a découvert. Il condamne l’hymen, qui n’a rien d’un hymen, d’où naissaient à la fois et depuis tant de jours un père et des enfants. » - Le Chœur (Quatrième Stasimon, page 54)

« Ainsi la chambre nuptiale a vu le fils après le père entrer au même port terrible ! Comment, comment le champ labouré par ton père a-t-il pu si longtemps, sans révolte, te supporter, o malheureux ? » - Le Chœur (Quatrième Stasimon, page 54)

Pasolini : «Désormais tout est clair et voulu, pas imposé par le destin» - Œdipe (01 :31 :07)
  • -          Une réplique que tout lecteur aura sans doute remarquée son absence dans la pièce de Sophocle. En effet Pasolini l’introduit dans le monologue d’Œdipe lorsqu’il apprend la vérité sur ses origines. Alors on en vient à se poser la question Œdipe est-il un innocent ? N’est-il pas juste une misérable marionnette victime du dessein des dieux ? Dans ce cas nous pourrions très bien être à sa place. Néanmoins il y a la question de libre arbitre qui se pose. Car bien qu’il soit présenté comme un enfant du destin qui soumet sa volonté au sort, comme l’indique la scène du film où il tourne aveuglément sur lui-même pour choisir son parcours, on remarque qu’il cherche à fuir systématiquement l’entourage du roi mais il est propulsé malgré lui par des « forces surnaturelles » afin d’assassiner Laïos.

« Tu es né pour prendre ma place dans ce monde, me rejeter dans le néant, me voler ce qui m'appartient. C'est  elle que tu me voleras en premier. Elle, la femme que j'aime. D'ailleurs, tu me voles déjà son amour. »- Discours de Laïos à Œdipe (Prologue, 00 :05 :32)
  • -          Ce discours présenté par des cartons, comme dans un film muet, explicitent, traduisent ses pensées ou paroles. Ici le prologue du film démontre bien la rivalité du père et du fils qui est provoquée par la jalousie et l’inquiétude du père. Quoi-qu’elles ne soient pas prononcées à voix haute, les pensées du père sont apparemment comprises de l’enfant, qui se cache les yeux.

 «  Ô lumière que je ne peux plus voir. Qui fut mienne un jour, illumine moi une dernière fois. Je suis arrivé. La vie s'achève toujours où elle a commencé. » - Œdipe (Épilogue 01 :43 :05)

« Pourquoi as tu si peur d’être l’amant de ta mère ? Tant d’hommes ont rêvé de l’être, dans leurs songes » - Jocaste (01 :21 :12)

« Dans le noir, je ne verrai plus ce que je n'aurais jamais du voir; je ne reconnaîtrai plus ce que je cherchais à connaitre. J'aurais dû me crever les tympans pour mieux renfermer mon malheureux corps en lui-même » - Œdipe (01 :35 :05)

« Il y a une énigme dans ta vie. Le gouffre dans lequel tu me pousses est en toi. » - La Sphinge

Critique d’auteurs sur les deux œuvres
« Dans le western mythologique imaginé par Pasolini, Œdipe attaque la diligence de Laïos, libère Thèbes du monstre qui la rançonnait, est élu shérif, recherche fébrilement l’assassin du roi, jusqu’au jour où il découvrira qu’il est lui-même le coupable. » - Pierre BILLARD (l’Œdipe de Pasolini n’a pas de complexe)

« Son film se situe dans une Antiquité purement poétique dont chaque élément, les châteaux mauresques, les déserts de rocailles, les chapeaux mexicains, les vêtements incas, les ors pharaoniques, les frénésies de samouraï, concourent à dresser le décor de la plus noble et de la plus sauvage des Barbaries. Toutes les civilisations, toutes les époques, toutes les nations, viennent contribuer à ce rite exemplaire de l’horreur, à ce musée vivant de la cruauté. C’est le grand bal masqué des inquiétudes existentielles, où l’homme a rendez-vous avec ses mythes. » - Pierre BILLARD (l’Œdipe de Pasolini n’a pas de complexe)

« L’innocence de l’homme, coupable et condamné dans le secret des dieux, tel est le ressort de ce que Cocteau appelait la Machine Infernale. Bombe à retardement, qui a dans le ventre, pour déclencheur, cette horlogerie infaillible qui s’appelle le Temps. Cette machine, les dieux l’ont manigancée(…) pour montrer qu’il n’y a pas de créature innocente au regard de sa divinité ; que le seul fait de vivre, pour cet être de ténèbres qu’est l’homme, est une faute ; que s’imaginer innocent est une faute(…). » - Jean-Louis BORY ((Œdipe Roi par Pier Paolo Pasolini)

« Si Œdipe vit son drame dans les montagnes du Maroc du Sud, c’est parce-que le paysage offre ce degré d’aridité ocre et le ciel, cet impeccable silence bleu qui sont ceux du climat tragique » - Jean-Louis BORY (Œdipe Roi par Pier Paolo Pasolini)


« Thèbes devient une ville ocre rouge, Polybe, roi de Corinthe, vit en campement, Laïos se coiffe avec la tour de Pise, le Sphinx ne pose pas de questions. Quant à Jocaste, elle se promène en brouette. Mais on n’a pas envie de sourire. Pasolini nous conduit d’une main de fer à la suite d’Œdipe fuyant inutilement devant le destin. » - Michel DURAN (Œdipe Roi, le message ne crève pas les yeux) 


Ruddy LIMA EVORA
Citations Œdipe Roi de Sophocle :
·         «  Pour lui, je suis prêt à tout faire, et, si le dieu m’assiste, on me verra sans doute triompher ou périr. » page 16. Cette réplique d’Œdipe enclenche la tragédie, il est près à tout pour venger un homme dont il est meurtrier. La vengeance est synonyme de lien de sang or Œdipe ne sait pas que l’ancien roi de Thèbes est son père.  Il parle aussi de dieu, qui l’aidera à triompher ou à périr. Mais Œdipe va triompher car il libère Thèbes de son fléau mais également périr car il s’exile de Thèbes et se crève les yeux.

·         «  Je dis que c’est toi l’assassin cherché » page 24. Cette réplique de Tirésias est la première accusation directe vers Œdipe, c’est la vérité, pourtant Œdipe ne voudra rien entendre et continuera ses recherches.

·         « Oui je te le dirai. Je te respecte, toi, plus que tous ceux-là » page 36. Cette réplique d’Œdipe à Jocaste est révélatrice de l’amour qu’ils se portent. Il a confiance en elle, c’est sa femme et il la respecte comme une mère. (hihihi)

·         « Œdipe laisse ses chagrins ébranler un peu trop son cœur. Il ne sait pas juger avec sang-froid du présent par le passé » page 42. Ici, Jocaste lors de son entretien avec le Coryphée, prend son rôle de rêne très au sérieux pendant qu’Œdipe tombe dans le doute et l’incompréhension. C’est un personnage  très important car elle soutient Œdipe malgré que son personnage soit aussi sujet à la tragédie.

·         « Dieux ! quelle étrange honte autour de mon berceau ! » page 47. Œdipe est chamboulé, il comprend qu’il a été adopté, mais il ne sait pas encore de qui il est fils. Il comprend que son premier destin était la mort mais que les Dieux en ont décidé autrement ; voila pourquoi il les appelle, il cherche une réponse qui n’est plus très loin.

·         « Elle-même. Mais le plus douloureux de tout cela t’échappe : le spectacle du moins t’en aura été épargné. » page 55. Le Messager nous compte la mort de Jocaste, son suicide. Il est révélateur de la mise en scène de la tragédie car la mort n’était jamais montré sur scène,  ainsi nous ne sommes pas témoins  de l’horreur.

·         « Gardons-nous d’appeler jamais un homme heureux avant qu’il ait franchi le terme de sa vie sans avoir subi un chagrin » page 64. Dernière ligne de la pièce. Le Coryphée termine sa pièce avec une morale ; Œdipe n’était que dans l’illusion d’un bonheur, ici la vérité n’est plus synonyme de Bonheur.  Elle le délivre de sa vie illusoire, qui montre que tout sa  vie n’est que chagrin. 

SOPHOCLE

1er épisode :  
Je veux que tous, au contraire, le jettent hors de leurs maisons, comme la souillure de notre pays : l'oracle auguste de Pythô vient à l'instant de me le déclarer »
Après le retour de Créon, Oedipe prend des mesures pour lutter contre la peste en suivant les indications de l'oracle. L'assassin de Laïos doit être trouvé et chassé de Thèbes pour que l'épidémie cesse. Cette citation me paraît importante dans la mesure où, sans le savoir, Oedipe prévoit sa propre condamnation. Ironie du sort, ou volonté des dieux, tout paraît agir contre Oedipe et pourtant c'est lui l'acteur de son destin. Il quitte Corinthe, il tue son père, il épouse avec sa mère, il mène l'enquête du crime dont il est le coupable, il se condamne seul. Aussi nobles que soient ses intentions (quitte Corinthe pour ne pas être incestueux et parricide, tue son père car il incarne un pouvoir tyrannique, méprisant et méprisable, épouse sa mère par obligation après avoir agit héroïquement en sauvant une ville entière, mène une enquête pour sauver à nouveau la ville dont il est maintenant le roi etc.), inconsciemment, il se noie dans le crime et se puni lui-même.

« et, si d'aventure je venais à l'admettre consciemment à mon foyer, je me voue moi-même à tous les châtiments que mes imprécations viennent à l'instant d'appeler sur d'autres »
Encore une fois, Oedipe, pour donner l'exemple et se montrer concerné par le sort de la ville devant les Thébains, se condamne. Il n'imagine pas que le coupable est lui-même. Cet extrait souligne la tragédie qu'est celle de la vie d'Oedipe.

« Les malheurs viendront bien seuls : peu importe que je me taise et cherche à te les cacher »
Tirésias prononce ces paroles lorsque Oedipe le somme de révéler l'identité de ou des assassins. Elles sont importantes car elles mettent à jour l'action intouchable du destin. Les oracles ou les prémonitions ne sont que les voix qui disent le destin qui n'est rien rien d'autre que « le Temps qui voit tout ».

« Je te somme, moi, de t'en tenir à l'ordre que tu as proclamé toi-même, et donc de ne plus parler de ce jour à qui que ce soit, ni à moi, ni à ces gens ; car, sache-le, c'est toi, le criminel qui souille ce pays ! »
Enfin, Tirésias se résout à dire la vérité. Pour la première fois depuis le début de la pièce, Oedipe est accusé. Dans la bouche de Tirésias, c'est le destin qui résonne. Oedipe est l'assassin de Laïos, il est la cause de la peste et il vient de se condamner lui-même. Il ne se rend pas compte que le criminel qu'il cherche est lui-même mais des doutes surgissent silencieusement. Face à ces accusations, Oedipe se sent insulté dans un premier temps, puis accuse Tirésias et Créon de comploter contre lui par convoitise du pouvoir. Oedipe ne se rendra compte que bien après de sa responsabilité et ce moment lui sera fatal.

2ème épisode
« Il était grand. Les cheveux sur son front commençaient à blanchir. Son aspect n'était pas très éloigné du tien »
Telle est la réponse de Jocaste lorsqu'Oedipe lui demande de décrire Laïos l'assassiné, après la querelle entre Créon et Oedipe. Cette réponse tient son importance dans la mesure où elle donne un indice sur la nature d'Oedipe. Même si Oedipe voit cette réponse comme la confirmation de la probabilité qu'il ait tué l'ancien roi, il ne comprend pas que sa ressemblance avec lui explique qu'il est son fils.
3ème épisode,
« Sache donc que Polybe ne t'est rien par les sang »
conversation Corinthien/Oedipe Le Corinthien est mis au courant de la crainte qui empêchait Oedipe de rentrer à Corinthe. En pensant bien faire, il lui révèle que Polybe n'est pas son vrai père et qu'il n'a donc pas à être inquiet que l'oracle se réalise à Corinthe. Cette révélation capitale ouvre la voie à d'autres possibilités. Si le danger n'est pas à Corinthe il est en vrai à Thèbes.

« Si tu tiens à la vie, non n'y songe plus. C'est assez que je souffre, moi »
« « Ah ! Puisses-tu jamais n'apprendre qui tu es ! »
Ces deux répliques reviennent au personnage de Jocaste. Elles permettent de douter sur sa lucidité. Nous pourrions penser qu'au moment où elle parle elle connaît déjà les crimes d'Oedipe. Ce sont ses dernières paroles de la pièce. Juste après, Oedipe,la désobéissant découvrira ses deux crimes et Jocaste s'étant donné la mort après ces répliques n'apparaîtra qu'indirectement dans le mots du Messager.

4ème épisode,:
« Il passait pour son fils... Mais ta femme, au palais, peut bien mieux que personne te dire ce qui est. »
Oedipe cherche à extraire la vérité de l'ancien serviteur de Laïos. Cette phrase est la révélation finale qui fera sombrer Oedipe. Laïos est son père, sa femme est sa mère, tous deux l'ont chassé de sa ville natale dont il est devenu le roi. Oedipe est la cause de la mort de ses parents. « Hélas, hélas ! Ainsi tout à la fin serait vrai ! Ah ! Lumière du jour, que je te voie ici pour la dernière fois, puisque aujourd'hui, je me révèle le fils de qui je ne devais pas naître, l'époux de qui je ne devais pas l'être, le meurtrier de qui je ne devais pas tuer ! »

5ème épisode et exodos,
« Gardons nous d'appeler jamais un homme heureux avant qu'il ait franchi le terme de sa vie sans avoir subi un chagrin »
Cette phrase est la fin de la dernière réplique. Le coryphée conclut la tragédie en nous communiquant une sorte de morale : l'homme doit être prudent car le malheur peut le toucher à n'importe quel moment. Les dieux seuls sont dignes de prédire son destin et l'homme n'est qu'un jouet entre ses mains.