Le
chœur chez Sophocle et Pasolini
Les dithyrambes chantés en l'honneur de
Dionysos dans les Dionysiaques furent mêlés, vers le VIe siècle av. J.-C.,
d'intermèdes épiques, puis de dialogues improvisés qu'on appelait épisodes, et
qui donnèrent peu à peu naissance à la poésie dramatique. Le dialogue ne tarda
pas à devenir la partie la plus importante, et les chœurs finirent par n'être
plus qu'une sorte d'intermèdes entre les différentes scènes dialoguées.
Le chœur est composé d'hommes ou de
femmes, de vieillards ou de jeunes gens, de citoyens ou d'esclaves, de prêtres,
de soldats, de divinités ou d'êtres fantastiques.
Le moment où le chœur est introduit sur
la scène, et le nombre de fois qu'il se fait entendre, étaient laissés à la
disposition du poète : il se présente quelquefois dès la première scène; quand
il vient plus tard, il doit être naturellement amené; et une fois qu'il apparaît,
il ne sort plus de scène, si ce n'est pour des motifs graves et seulement
pour quelques instants. Le chœur va donc assister donc à tout le développement
de l'action, et quelquefois il se mêle au dialogue par l'intermédiaire du
coryphée.
Dans la tragédie de Sophocle, le chœur
est constitué de 15 choreutes placé sous la direction du coryphée. Créon le
désigne comme une « assemblée » L 84 et
Œdipe s’adresse à lui comme à son peuple. Chez
Sophocle, les choreutes sont des Thébains principalement très touchés par la
peste, puis par le destin d’Œdipe et de ses conséquences sur le peuple et la
cité entière. Il est composé de vieillards nourrissant un fort attachement à
Œdipe.
Dans la tradition dramatique grecque, le
chœur était l’élément le plus important de la tragédie, même si sa
participation à l’action n’était pas directe. Eux, les choreutes et le coryphée, conservaient un lien étroit avec l’intrigue. Or,
chez Sophocle, le chœur, composé de vieillards, de femme et d’enfant montre une
impuissance et de plus ces interventions peuvent le qualifier « d’observateur »
or, il ne faut pas rejeter le faite que sa présence est importante et
primordiale.
Chez Pasolini, on peut constater la
présence de foules ou de groupes humains que l’on peut rapprocher d’un chœur.
On peut aussi repérer des costumes parfois uniformes qui les regroupent en une
entité collective. On peut penser aux malheureux qui défilent en haillons aux
abords de Thèbes lorsqu’Œdipe s’approche du palais, ou encore les femmes vêtues
de noir sur un fond de lamentations. Leurs apparitions qui ne sont toutefois
pas codifiées sont toutefois bien remarquées lorsqu’un groupe de personne s’exprime.
On peut aussi mentionner le groupe de femmes à Corinthe qui opère comme un
chœur : leur chant prévient Mérope du retour du roi Polybe.
Ce qui amène un rôle particulier au chœur
chez Sophocle c’est la dimension tragique. Car il ignore la part de vérité de
la situation, ainsi que les personnages principaux qui vont venir en aide à Œdipe,
sans prévoir que ça allais le pousser à sa perte. Il est aussi la victime de la
tragédie et il connaît un revirement de situation lorsqu’il comprend qu’il
s’est dévoué pour sauver un criminel, l’ultime souillure de la cité. Il réalise
un chant joyeux après le départ de Jocaste et imagine une origine divine à
Œdipe. On retrouve cet aspect chez Pasolini, notamment par l’intermédiaire de
la musique, mais aussi à travers le personnage d’Angelo, le messager joueur de
flûte qui va accompagner Œdipe dans son errance et va guider ses pas en tant qu’aveugle.
SAMB
Nova
C'est TB Nova ! Mais il faudrait organiser davantage vos arguments afin de faire apparaître une progression du raisonnement.
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