jeudi 8 décembre 2016

La peste !

La peste !


La peste, une maladie incurable auparavant, est célèbre pour avoir, au Moyen Age, exterminé la population française de quarante et un pourcent.
A sa prononciation, elle évoque immédiatement la mort et l'irrémédiable. De nombreux écrivain tels que Jean de La Fontaine, Antonin Artaud ou encore Albert Camus ont évoqué ou traité le sujet de la peste.
Cependant nous pouvons dire que l'origine de la peste dans la littérature puise son amorce durant l'Antiquité.
Sophocle, dramaturge de l'Antiquité, introduit la maladie, synonyme d'aspect inquiétant à travers son œuvre théâtrale : "Oedipe Roi" ; le mythe devenant une source d'inspiration, il interpelle un réalisateur du vingtième siècle, du nom de Pier Paolo Pasolini qui concrétise un projet, un film autobiographique : "Edipo Re" ; une adaptation à la création de Sophocle.
On comprend tout au long des deux œuvres, que la peste apporte implicitement une aide à la construction du mythe, un lien entre les dieux et les hommes.
On peut alors se demander, en quoi la peste est-elle dans la pièce de Sophocle et le film de Pasolini, un moteur narratif qui installe le tragique, un moyen de montrer la relation entre les hommes et les dieux, une métaphore d'Oedipe ?
Dans un premier temps nous étudierons un moteur narratif qui installe le tragique ; puis dans un second temps nous exposerons la relation entre les hommes et les dieux à travers la peste ; enfin, dans un troisième temps nous parlerons de la peste comme une métaphore d'Oedipe.

La peste est l'élément déclencheur de la quête de vérité d'Oedipe, c'est par la cause de la maladie qui envahit Thèbes qu'Oedipe  envoit Créon consulter l'oracle d'Apollon autant dans la pièce que dans le film. C'est ainsi que par cette oracle, le lecteur apprend que le pays est souillé et que la seule manière d'en finir avec la maladie et de se débarasser de cette souillure : "Sir Phoebos nous donne l'ordre exprès "de chasser la souillure que nourrit ce pays, et de ne pas l'y laisser croître jusqu'à ce qu'elle soit incurable"." (Prologue) ; "souillure" qui n'est autre qu'Oedipe qui, en commettant un inceste ainsi qu'un parricide provoque la colère d'Appolon qui lui-même engendre la peste à Thébes.
Dans le film de Pasolini, la peste apparaît d'un coup : la scène où la peste est clairement exposé au spectateur par la vision des corps au sol attaqué par la maladie ou mort, le silence interrompu par le cri du bébé implorant sa mère, les charognes qui envahissent le pays, suit la scène d'amour comme pour annoncer que l'inceste d'Oedipe est la cause de cette épidémie instaurant ainsi le côté tragique de la situation mais aussi en référence à Freud qui inspire que l'homme possède deux pulsions : la pulsion sexuelle (Eros) et la pulsion de mort (Thanatos).
De plus, le choeur instaure particulièrement cette ambiance tragique par son chant : "Et la Cité se meurt en ces morts sans nombre" (Proloque, Parados) dans la pièce de Sophocle ; dans le film de Pasolini, le choeur n'est autre que le chant roumain accompagné de la femme qui émet des sanglots dans ses paroles lors de la scène de l'exposition des ravages de la peste.
Ainsi nous pouvons dire que la peste est un moteur narratif qui installe le tragique.

C'est suite à l'accomplissement de son destin tragique qu'Oedipe attire la colère des dieux sur Thèbes et ainsi répande la malédiction de la peste sur le pays, ils subissent la fatalité des dieux.
Pour se défaire de la peste, les citoyens font des offrandes aux dieux ou les appellent dans la pièce de Sophocle : "l'idée m'est venue d'aller dans les temples des dieux leur porter de mes mains ces guirlandes, ces parfums." (Jocaste, Troisième épisode), "c'est vers toi que je me tourne, ô dieu lycien, Apollon, notre voisin. Je viens à toi en suppliante, porteuse de nos voeux. Fournis-nous un remède contre toute souillure." (Jocaste, Troisième épisode), "C'est toi que j'invoque d'abord, toi, la fille de Zeus, immortelle Athéna ; et ta soeur aussi, reine de cett terre Artémis [...] avec vous Phoebos l'Archer" (Prologue, Parados). On remarque donc dans la pièce de Sophocle que les hommes sont dépendants des dieux et ne vivent que pour leur bénédiction, pour les sauver de leur malheur.
 Dans l'oeuvre de Pasoli "Edipo Re", la relation entre les hommes et les dieux ne se voit qu'à travers les actes puisque généralement il est impossible de voir les dieux ; à travers les actes c'est-à-dire par le mythe lui-même d' "Oedipe Roi" de Sophocle : le parricide, l'inceste la peste et enfin la mutilation et l'exil.

Oedipe est le symbole de la peste, il est, par son destin, celui qui apporte la mort autour de lui. D'abord, il tue son père, ensuite il conçoit des rapports sexuels avec sa mère entraînant non seulement la peste et donc la mort d'innombrables citoyens mais aussi de sa propre mère qui décide de se suicider.
 Dans le film de Pasolini il va même tuer la Sphinx (contraire au récit de la pièce où il la fait fuir grâce à la bonne réponse qu'il octroie à son énigme), Pasolini accentue donc cet aspect coléreux et irréfléchie du personnage d'Oedipe qu'il s'approprie. 
Oedipe serait alors comme la peste, une maladie incurable qu'il faut chasser pour permettre au peuple de s'épanouir.
Ainsi, la peste est une métaphore d'Oedipe : elle représente Oedipe.

Pour conclure, nous pouvons dire que la peste est un moteur narratif qui installe le tragique dans les deux œuvres par le fait qu'elle est l'élément déclencheur de la quête de la vérité d'Oedipe ; elle établit aussi un lien entre les hommes et les dieux puisqu'elle est la fatalité du pouvoir qu'ont les dieux sur les hommes ; enfin, elle est représentative du parcours d'Oedipe, elle est une métaphore d'Oedipe.

Magali Tabourdeau

1 commentaire:

  1. C'est AB dans l'ensemble. Quelques problèmes de méthode toutefois:
    - dans votre deuxième partie, vous juxtaposez plusieurs citations de la pièce sans réellement les analyser. Les exemples extraits du film de Pasolini ne sont pas présents.
    - dans votre troisième partie, vous n'analysez pas assez la pièce.
    Attention à l'orthographe.
    C'est B pour le plan. Poursuivez ainsi !

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