mercredi 14 décembre 2016

Le Sacré dans Oedipe Roi de Sophocle et de Pasolini


Le sacré par définition désigne ce qui est mis en dehors des choses ordinaires, il désigne ce qui est inaccessible, interdit, mis hors du monde normal, tout ce qui est placé dans la peur des hommes et de leur inconnu.  Le sacré fonde le religieux. 
 La tragédie est liée aux cérémonies liées au culte de Dionysos, comme les Dionysies à Athènes. le mot « tragédie » vient des sacrifices accompagné de chant lyrique. 
Comment Pasolini met en relation les origines de la tragédie de l'époque de Sophocle dans le monde moderne laïcisé? Le sacré ici, est-il indissociable de la religion? 


Sophocle nous montre que le sacré est indissociable de la religion, soit le culte des dieux qui à l'époque était un sacré de la tragédie antique. la séparation entre le sacré et le profane (est profane tout ce qui n'est pas sacré) se fait alors bien visible. 

 Selon les croyance Grecque, les dieux ont le pouvoir absolu et un savoir inaccessible pour l'homme.  Selon Sophocle, les hommes doivent renoncer à comprendre les décisions des dieux mais sans sombrer dans l'ignorance. 
 L'hybris (le péché de démesure) consiste à se croire l'égal des dieux tout comme nous l'observons pour Oedipe qui au moment où il atteint le trône de Thèbes se croit tous puissant, Pasolini montre bien l'hybris à travers des plan en contre plongé pour montrer la puissance que Oedipe se croit acquérir. Tout ce à quoi l'homme peut avoir accès, c'est le contrôle de soi et la conscience de ses limites au regard des dieux auxquels ils ne sauraient seulement s'égaler, Fronton le dit lui même: "Connais-toi toi même " .
Dans l'Épisode 2, Œdipe se confit à Jocaste : l'oracle de Delphes lui a prédit son avenir mais n'a pas répondu à sa question, qui était de connaître l'identité de ses parents biologiques. Tirésias lui, connaît la vérité mais s'abstient et dit lui même que les dieux décideront de quand Oedipe saura.  Il sait qu'il n'est qu'un porte-parole des dieu et qu'Oedipe ne le croira pas de toute manière. La volonté des dieux s'accomplira quand ils le voudront. 


L’orchestra est l'espace où la volonté divine est honorée dans la tragédie grecque. Au niveau scénographique, l’orchestra est séparée du proskenium par quelques marches en contre bas. L’orchestra est le lieu de l’humilité, de la tempérance et de la modération par rapport au proskenium (Espace où joue les acteurs) lieu de l’hybris et plus en hauteur, donc plus proche des dieux selon Sophocle.

Le chœur est un ensemble de personnage, le chœur est en face un dilemme après l’épisode 1, faut-il croire aux accusations de Tirésias, ou croire en Œdipe qui a été assisté par les dieux quand il a sauvé Thèbes du Sphinx. Ici, par exemple, L’orchestra ne répond pas car dans l’un et l’autre cas il remet en cause les dieux. 



Pasolini lui, dissocie le Sacré de la religion.

Il enlève le chœur et le remplace par des chants populaires, des son d'instrument (flûte), des groupe de personnes (Femmes autour de Jocaste). l’oracle de Delphes est désacralisé dans le film: la pythie sans son temple monumental mais mange du riz à la place des feuilles de laurier, de plus Pasolini lui donne un rire criard ce qui la discrédite et lui donne un aspect comique et non plus sacré.  l’inconscient d’Œdipe est incarné par le Sphinx ce qui nous guide vers la lecture freudienne du mythe le Sphinx n'est plus un monstre envoyé des dieux mais une incarnation de la conscience d'Oedipe, tous le sens de ce personnage est alors changé, il n'est plus sacré... Tirésias fait envie à Œdipe par sa condition humaine (le fait qu'il soit aveugle, errant et musicien) plutôt que sa dimension sacrée (Oracle d'Appolon), le personnage n'a plus aucune dimension religieuse, Oedipe dans l'épilogue n'a plus besoin de Tirésias mais il est guider par le messager qui devient Angelo. 


 Pour Pasolini, le cinéaste est un poète qui donne une nouvelle conception du monde. Ce qui compte dans le cinéma de Pasolini, c'est l’action réelle filmée de telle sorte que la caméra ne se sente pas. Pasolini veut comprendre et expliquer le monde caché.  La caméra subjective lui permet de décrire indirectement sont regard sur le monde,  la scène avec l'oracle de Delphes par exemple, permet de comprendre la confrontation d'Œdipe avec le sacré institutionnalisé, la scène est ambigu: est ce une hallucination ? Les apparition et disparition des personnages portent a confusion.

 L’ambition de Pasolini là, est de créer un cadre imaginaire qui serait un équivalent des temps mythiques, une pré-histoire où pourrait se donner à voir et à sentir la présence du sacré dans le monde qui nous entoure. Il le montre encore mieux dans les décors par exemple le choix du désert au Maroc, les costumes et masques Aztèques et Africain comme un "retour aux origines primitives". 





Ainsi, le sacré dans Oedipe Roi est indissociable de la religion dans la pièce de Sophocle, par les différents espaces de la pièce (l'Orchestra, l'Ether, le proskenium), par les personnages qui se dévouent totalement au sacré dans la religion avec par exemple Tirésias. Cela s'explique surtout car Sophocle à laisser un souvenir d'un homme très pieux, et que selon les croyance grecque de son époque, les hommes ne dissociaient pas le sacré de la religion. Pasolini lui, dissocie totalement les deux en discréditant tous les élément sacré de la tragédie, ayant lui un point de vu moderne (laïque) et surtout Freudien. 


Wone Diélia 

1 commentaire:

  1. Des analyses pertinentes, mais il aurait fallu inscrire davantage votre réflexion dans une démarche comparative. Il faut comparer les deux oeuvres au sein des deux parties.

    Attention aux quelques fautes d'orthographe.

    Poursuivez vos efforts ! C'est B !

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