De nos jours lorsqu'on parle de
peste, on pense directement à la maladie contagieuse mortelle. Mais en faisant
des recherches j’ai découvert que durant l’Antiquité la peste pouvait être un
événement catastrophique frappant une cité entière. C’était donc quelque chose face
à laquelle la religion et la médecine étaient impuissants. Voilà pourquoi que ce soit dans la pièce de
Sophocle ou le film de Pasolini, la ville de Thèbes est sans défense possible. Comment
la peste est-elle présentée dans les deux œuvres ? Pour répondre à cette
question, on verra dans un premier temps que la peste est un moteur narratif
qui installe le tragique. Dans un deuxième temps, on comprendre que c’est une
malédiction divine, et pour finir dans un troisième temps, on verra que la
peste est en réalité une métaphore d’Œdipe.
La peste est un moteur narratif
qui installe le tragique. Après qu’Œdipe eu sauvé la ville de la Sphinge, le
peuple ne pensait plus connaître le malheur, jusqu’à l’arrivée de la peste. Elle
est à l’origine de la crise tragique. Toute la population est touchée, des
enfants jusqu’aux parents. La peste devient directement le point de départ de l’enquête
policière d’Œdipe. Elle annonce déjà la fin malheureuse de la tragédie dans la
pièce, tandis que dans le film les oracles l’avaient déjà annoncée. Dans la
pièce de Sophocle, le chaos règne déjà dans Thèbes dès le prologue : « Tout
mon peuple est en pile au fléau » dit le Chœur. Le monde des thébains est
perturbé. Ils passent de la joie de la libération de la ville au chaos total.
Le prêtre du prologue nomme la peste de « déesse affreuse entre toutes ».
Dans
le film de Pasolini, les ravages de la peste sont montrés. On découvre des
cadavres abandonnés, des vautours dans le ciel et des rayons de soleil qui
illustre une certaine chaleur et laissent penser en même temps qu’une odeur de
puanteur épouvantable doit régner dans la ville. Thèbes sent donc littéralement
la mort. Contrairement à la pièce de Sophocle, les violences visuelles de la
mort sont montrées et illustrent ainsi un bouleversement dans la cité.
La peste, une malédiction divine.
En effet, comme dans toutes les tragédies, les dieux jouent un rôle très important.
Dans le prologue de la pièce de
Sophocle, Créon est envoyé au temple de Delphes pour consulter le dieu Apollon,
afin de savoir les causes de l’épidémie sur la ville. Lors de son retour il
annonce à Œdipe et aux thébains que les dieux exigent le châtiment du meurtrier
de l’ancien roi, Laïos : « Apollon nous donne l’ordre express de
chasser la souillure que nourrit ce pays et de ne pas l’y laisser croître jusqu’à
ce qu’elle soit incurable », autrement dit la peste est le reflet de la
colère des dieux face au meurtre non résolu de Laïos. Œdipe va par la suite
prendre des mesures pour lutter contre la peste en suivant les indications du
devin. Cette épidémie est donc une illustration des relations entre les hommes
et les dieux, le peuple est impuissant face aux dieux et il est donc obligé de
se soumettre à leurs volontés.
La peste, une métaphore d’Œdipe.
On ne peut pas parler de peste sans parler de souillure, ces deux thèmes sont liés :
la souillure se manifeste par la peste. Œdipe, ayant commis le meurtre de Laïos,
est la souillure qui règne sur Thèbes. Il est la raison pour laquelle la ville
est plongée dans le malheur. En sauvant la ville, il a en même temps amené le
chaos avec lui. Il est donc la maladie qui tue les thébains, puisque il est arrivé
tout d’un coup sans que les thébains ne s’y attendent, comme la peste. De plus,
la ville n’avait jamais connu la peste avant l’arrivée d’Œdipe, on peut donc
faire directement le lien. Dans le film de Pasolini, la peste est présentée
comme une conséquence des crimes d’Œdipe, c’est-à-dire la parricide et l’inceste. Avant que le film
nous présente les cadavres, on avait assisté au meurtre de Laïos, puis comment Oedipe
s’est marié avec Jocaste, accomplissant ainsi la malédiction ; et c’est
seulement après ces deux événements que Pasolini décide de nous montrer le
ravage de la peste dans la ville. Œdipe a donc condamné toute la ville en
accomplissant sa malédiction, ses actions on bouleversées tout un peuple.
En somme, la peste annonce
la chute tragique d’Œdipe Roi dès le début de la pièce de Sophocle. C’est une
métaphore du protagoniste que Pasolini décide d’illustrer en montrant les
violences visuelles de la peste, juste après l’accomplissement de la
malédiction par Œdipe. Ce dernier est donc présenté comme l’épidémie qui frappe
la ville de Thèbes, la souillure. C’est pour cela que les dieux exigent l’exile
d’Œdipe, afin de rétablir le calme. Œdipe est la malédiction divine qui règne
sur Thèbes, la maladie qui tue le peuple.
Ornella BUTARE.
C'est AB dans l'ensemble. Toutefois, vous n'analysez pas chacune des oeuvres dans les deux dernières parties. Il faut que cela apparaisse de manière plus équilibrée.
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