André Gide note dans son journal en
1893 écrit la citation suivante ; « J'aime assez qu'en
une œuvre d'art, on retrouve ainsi transposé, à l'échelle des
personnages, le sujet même de cette œuvre par
comparaison avec ce procédé du blason qui consiste, dans le
premier, à mettre le second en abyme. » A travers cette
citation André Gide définit la mise en abyme, qui en effet
consiste à représenter une œuvre dans une œuvre similaire.Par
exemple un film dans lequel on tourne un film.De plus il souligne
qu'il aime particulièrement ce procédé , que l'on va finalement
trouver dans le livre des Faux monnayeurs. Néanmoins le thème de la
mise en abyme n'est pas évoquée dans le journal des faux
monnayeurs.
Pourtant
la mise en abyme y est double, notamment avec à l'intérieur des
Faux monnayeurs de Gide un personnage romancier du nom d' Édouard,
projetant d'écrire un livre sans y parvenir, un roman intitulé «
Les Faux monnayeurs ».De plus l'insertion du journal du même
romancier qui tire de la fiction, parallèle au journal et au
journal des Faux Monnayeurs eux réels de l'auteur, qui occupe
presque un tiers du roman.Parfois cette mise en abyme est telle
qu'elle crée une confusion ,comme lorsque Édouard écrit dans son
journal une adaptation romancée d'une scène,il la fait lire à
Georges son neveu, au lieu de le prévenir directement des menaces
judiciaires qui sont sur lui.Il va préférer faire une transposition
dans son roman avec des personnages fictifs, renommés « Audibert »
, « Eudolfe », cette transposition est elle même incluse
dans journal des ( FM) pages 347 à 349.
On
peut aussi dire que les Faux monnayeurs n'est qu'une mis en abyme du
Journal des Faux monnayeurs, double cahier qui ne serait qu'en vraie
le cœur du projet de Gide. Comme le démontre cette citation :
« Je ne dois noter ici que les remarques d'ordre général sur
l'établissement et la raison d’être du roman.Il faut que ce
carnet devienne celui d’Édouard.... » Donc si le Journal
des faux monnayeurs doit être celui d’Édouard inclus dans le
roman de Gide, alors le journal des Faux monnayeurs n'est-il pas une
mise en abyme.
Mais
Gide tire la conclusion suivante dans le journal des Faux Monnayeurs
«Somme toute,ce cahier où j’écris l'histoire même du livre, je
le vois versé tout entier dans le livre, en formant l’intérêt
principal, pour la majeure irritation du lecteur. »(p.52 JF)
Tout cela revient à dire que l’intérêt du roman n'est pas lié
aux intrigues,ou aux personnages mais bien à l'entreprise
romanesque,au processus de création. Édouard le dit et assume son
impuissance d'écrivain « Oui, si je ne parviens pas à
l'écrire, ce livre c'est que l'histoire du livre m'aura plus
intéressé que le livre lui-même qu'elle aura pris sa place et ce
sera tant mieux »(FM p.186).Puis Édouard ajoute « L’intérêt
qu'aurait pour nous un semblable carnet tenu par Dickens, ou
Balzac » ; Ce que ni Dickens ni Balzac n'ont fait or Gide
lui l'a réalisé avec son journal qui est finalement le cœur de
toute son entreprise, Les Faux monnayeurs n'est qu'une mise en abyme.
En
1 mot Le roman de Gide est basé sur une mise en abyme, cela apporte
une complexité au roman et le lecteur parfois n'arrive plus à faire
une différence, entre le journal de Gide et celui d’Édouard.Son
Roman est basé sur une grande réflexion esthétique.
Lamoulie
jeanne
Une réflexion intéressante, mais il aurait fallu vous référer à des exemples plus précis dans le roman. Faites apparaître plus précisément la structure de votre travail. Un travail fait en temps et en heure. C'est bien !
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