mardi 14 mars 2017

Mise en abyme

André Gide note dans son journal en 1893 écrit la citation suivante ; « J'aime assez qu'en une œuvre d'art, on retrouve ainsi transposé, à l'échelle des personnages, le sujet même de cette œuvre par comparaison avec ce procédé du blason qui consiste, dans le premier, à mettre le second en abyme. » A travers cette citation André Gide définit la mise en abyme, qui en effet consiste à représenter une œuvre dans une œuvre similaire.Par exemple un film dans lequel on tourne un film.De plus il souligne qu'il aime particulièrement ce procédé , que l'on va finalement trouver dans le livre des Faux monnayeurs. Néanmoins le thème de la mise en abyme n'est pas évoquée dans le journal des faux monnayeurs.

Pourtant la mise en abyme y est double, notamment avec à l'intérieur des Faux monnayeurs de Gide un personnage romancier du nom d' Édouard, projetant d'écrire un livre sans y parvenir, un roman intitulé «  Les Faux monnayeurs ».De plus l'insertion du journal du même romancier qui tire de la fiction, parallèle au journal et au journal des Faux Monnayeurs eux réels de l'auteur, qui occupe presque un tiers du roman.Parfois cette mise en abyme est telle qu'elle crée une confusion ,comme lorsque Édouard écrit dans son journal une adaptation romancée d'une scène,il la fait lire à Georges son neveu, au lieu de le prévenir directement des menaces judiciaires qui sont sur lui.Il va préférer faire une transposition dans son roman avec des personnages fictifs, renommés « Audibert » , « Eudolfe », cette transposition est elle même incluse dans journal des ( FM) pages 347 à 349.
On peut aussi dire que les Faux monnayeurs n'est qu'une mis en abyme du Journal des Faux monnayeurs, double cahier qui ne serait qu'en vraie le cœur du projet de Gide. Comme le démontre cette citation :  « Je ne dois noter ici que les remarques d'ordre général sur l'établissement et la raison d’être du roman.Il faut que ce carnet devienne celui d’Édouard.... » Donc si le Journal des faux monnayeurs doit être celui d’Édouard inclus dans le roman de Gide, alors le journal des Faux monnayeurs n'est-il pas une mise en abyme.
Mais Gide tire la conclusion suivante dans le journal des Faux Monnayeurs «Somme toute,ce cahier où j’écris l'histoire même du livre, je le vois versé tout entier dans le livre, en formant l’intérêt principal, pour la majeure irritation du lecteur. »(p.52 JF) Tout cela revient à dire que l’intérêt du roman n'est pas lié aux intrigues,ou aux personnages mais bien à l'entreprise romanesque,au processus de création. Édouard le dit et assume son impuissance d'écrivain « Oui, si je ne parviens pas à l'écrire, ce livre c'est que l'histoire du livre m'aura plus intéressé que le livre lui-même qu'elle aura pris sa place et ce sera tant mieux »(FM p.186).Puis Édouard ajoute « L’intérêt qu'aurait pour nous un semblable carnet tenu par Dickens, ou Balzac » ; Ce que ni Dickens ni Balzac n'ont fait or Gide lui l'a réalisé avec son journal qui est finalement le cœur de toute son entreprise, Les Faux monnayeurs n'est qu'une mise en abyme.

En 1 mot Le roman de Gide est basé sur une mise en abyme, cela apporte une complexité au roman et le lecteur parfois n'arrive plus à faire une différence, entre le journal de Gide et celui d’Édouard.Son Roman est basé sur une grande réflexion esthétique.



Lamoulie jeanne 

1 commentaire:

  1. Une réflexion intéressante, mais il aurait fallu vous référer à des exemples plus précis dans le roman. Faites apparaître plus précisément la structure de votre travail. Un travail fait en temps et en heure. C'est bien !

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