mercredi 8 mars 2017

Citations

Les faux-monnayeurs, le roman :

P.48 « Au fond j’avais pour lui, je garde encore, une certaine admiration… je le contemple longuement… Il regarde les mains exsangues du mort, et se demande combien de temps encore les ongles continueront de pousser. »
Cette citation témoigne bien de la relation intime qui lie Edouard à Olivier. Tout au long du roman, cette admiration secrète et silencieuse est bien mise en avant, et se concrétise à la fin. En effet, il a pour son neveu, une attirance défiant le raisonnable - grâce à laquelle il parvient jusqu’à même identifier les pensées d’Olivier. On pourrait également considérer qu’il s’agit du point de vue omniscient qu’utilise l’auteur dans ce passage ; point de vue qui montre aussi la mise en abîme de l’histoire dans le personnage d’Edouard.

P.53 « Voulez-vous que je vous dise, mon cher. Vous avez toutes les qualités de l’homme de lettres : vous êtes vaniteux, hypocrite, ambitieux, versatile, égoïste… »
Cette citation représente la phrase clé qui définit le comte Profitendieu. Il est le personnage de l’histoire qui symbolise le mieux le titre de l’œuvre « Les faux-monnayeurs ». En effet, il est celui de l’histoire qui, par son hypocrisie et son égoïsme, parvient à manipuler les autres, afin de toujours tirer profit.

P.75 « Je ne suis jamais ce que je crois que je suis, et cela varie sans cesse, de sorte que souvent, si je n’étais là pour les accointer, mon être du matin ne reconnaîtrait pas celui du soir. Rien ne saurait être plus différent de moi, que moi-même. »
Cette citation met en avant l’aspect psycho-analytique de l’œuvre : André Gide a voulu, pour faire de son œuvre sa pièce maîtresse, se défaire de toutes les règles imposées à la rédaction d’un roman. Ici, il en donne une explication à travers les paroles d’Edouard : il laisse libre cours à toutes ses idées pour monter son histoire.

P.120 « Pourquoi est-il si rarement question des vieillards dans les livres ? … Cela vient, je crois, de ce que les vieux ne sont plus capables d’en écrire et que, lorsqu’on est jeune, on ne s’occupe pas d’eux. »
Ici, il est question de la séparation du roman entre les adultes et personnes âgées, et les jeunes. On remarque bien que l’histoire se base sur ce rapport : pour certains, il s’agit d’une division entre les plus âgés et les plus jeunes (ex : Bernard et son père, Boris et son grand-père) ; pour d’autres, il s’agit d’une figure d’attirance (ex : Edouard et Olivier, Mr Profitendieu et Sara).

P.120 « Madame de la Pérouse m’a roulé, mon fils m’a roulé, tout le monde m’a roulé, le bon Dieu m’a roulé…. Il m’a fait prendre pour de la vertu mon orgueil. »
Ces paroles prononcées par Mr de la Pérouse sont le symbole même du titre du roman : les faux-monnayeurs. Elles mettent en exergue toute la tricherie, l’hypocrisie et le mensonge qui se trouve entre les personnages.

Le Journal des faux-monnayeurs :

« Inquiéter, tel est mon rôle. »
Tout l’intérêt de l’œuvre d’André GIDE réside dans la prolongation de l’intrigue tout au long de son roman. Ainsi, il installe un réel suspense par rapport aux évènements qui suivent le précédent.

« Il n'y a guère de « règles de vie » dont on ne puisse se dire qu'il y aurait plus de sagesse à en prendre le contre-pied qu’à les suivre. »
Ici, il critique et contredit toutes des règles de la société que respectent les hommes. En effet, c’est la société qui impose ces lois. Pourtant, elles ne sont pas forcément justes et morales. Plus précisément, il remet en cause ces règles pour expliquer que la réalité et la sagesse peut effectivement se trouver dans l’opposé de la règle même, et que ce n’est pas cela qui, en respectant les lois, définit l’homme sage.

« Les plus douteux égarements de la chair m'ont laissé l'âme plus tranquille que la moindre incorrection de mon esprit. »
Ici, GIDE explique que beaucoup d’erreurs commises sont plus excusables que certaines mauvaises pensées de l’esprit. En d’autres termes, il est des actes plus pardonnables que certaines pensées.

« Je ne puis admirer pleinement le courage de celui qui méprise la vie. »
Ici, GIDE révoque la négation de la vie quand bien même le courage peut être grand. La vie a toutes ses raisons pour mériter d’être vécue. Plus précisément, aucune excuse n’est valable pour écourter sa vie.

« J'en tiens pour le paradoxe de Wilde en art : la nature imite l’art ; et la règle de l'artiste doit être, non pas de s'en tenir aux propositions de la nature, mais de ne lui proposer rien qu'elle ne puisse, qu'elle ne doive imiter. »
L’artiste ne doit donc pas se contenter de représenter la nature ; car son art est d’aller plus loin que la nature même : imaginer, créer, inventer ce qui n’existe pas.


Lauren.C 

1 commentaire:

  1. C'est un très beau carnet de citations, avec des justifications très pertinentes ! Bravo !

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