La mise en abyme est un procédé
consistant à représenter au sein d’une œuvre, une autre œuvre similaire. Dans
les faux monnayeurs, Gide va
appliquer ce procédé à merveille. En effet tout au long de l’histoire il
va nous présenter des visions très originales et des points de vue variés.
Mitigé entre deux sentiments le lecteur se sent à la fois proche des
personnages et complétement à l’extérieure. On a en quelques sortes affaire à
la présence d’un narrateur voyeur. Le lecteur se retrouve alors perdu entre
plusieurs univers et c’est ce qui fait toute l’originalité de l’œuvre. Or on
constate que le roman est bien plus complexe que ce qu’il parait, il est donc
intéressant de savoir pourquoi peut-on parler de mise en abyme à propos des
faux monnayeurs ?
Dans un premier temps il est
important de prendre en compte que tout au long du récit des faux monnayeurs, l’histoire ne va jamais rester figée
sur la vie d’un personnage en particulier comme on peut le voir en temps normal
dans les romans. Gide va choisir non pas de raconter la vie d’une personne mais
bien au contraire de mettre en scène une multitude de personnages. Il va
dépeindre leur vie, leurs pensées et leurs choix. A travers ce procédé on va
constater qu’il y a plusieurs types de mises en abyme dans le livre, au sens large on va retrouver dans le roman un
nombre important de récit second, et c’est justement là que va venir agir cette
polyphonie du texte. Le narrateur et
soucieux de déléguer la parole à différents personnage, ou le point de vu. Il y
a donc une volonté de mise en abyme du déroulement de l’histoire par la manière
dont Gide va faire varier le point de vue des personnages sur les événements.
On peut alors parler de narration en biais, c’est-à-dire l’ensemble du procédé
qui consiste à rappeler au lecteur qu’il a affaire d’abord à une œuvre d’art
construite qui n’est pas de la réalité. Il va nous proposer un miroir de biais,
celui-ci va apporter un décalage et distanciation des faits. On peut prendre
pour exemple de mise en biais les explications qui ont été faites sur la
relation entre Vincent et Laura. On retrouve cette relation du point de vue d’Olivier
qui de sa chambre n’a entendu que quelques parole, ceci lui suffit pour en
déduire que c’est une relation caché et en pleine rupture. Ensuite on a le
point de vue de Vincent sur cette histoire et enfin celui de Laura. Chacun
perçoit les événements d’une manière différente. Gide va réinventer grâce à
cette narration en biais, une nouvelle forme de roman qui bercer par la mise en
abyme laisse place à de nombreux suspens. Comme il le dit dans le Journal des
faux monnayeurs : « Le mauvais romancier construit ses personnages ;
il les dirige et les fait parler. Le vrai romancier les écoute et les regarde
agir ; il les entend parler dès avant que de les connaître, et c’est d’après ce
qu’il leur entend dire qu’il comprend peu à peu qui ils sont. »
Dans un second temps, on constate
que Gide met en scène un
romancier (Edouard), qui cherche à
écrire un livre qui s’intitulant les faux monnayeurs. Edouard
lui-même tient un journal au moment où il entreprend l’écriture de son livre,
tout comme Gide. Le personnage d'Edouard peut nous faire penser à Gide. En effet c’est
comme si à travers Edouard on pouvait observer exactement le processus de la
construction du roman. Cependant le point de vu qu’Edouard défend dans le roman
qu’il souhaite écrire ne sont pas les mêmes que Gide. En effet L’intérêt pour
Gide de la mise en abyme est surtout de partager ses réflexions sur l’art du
roman et mettre en question ses points de vu, de les mettre à distance et de
les problématiser. De plus il y a cette notion de mise en abyme du travail de l’écrivain
puisque nous avons autour d’Edouard comportant des écrivains amateurs :
Olivier, Passavant. Gide même s’il n’est finalement pas représenté par Edouard
va trouver des moyens apparaître dans le récit. En effet tout au long on aura
toujours une présence légère de Gide. Il va à travers sa narration et ses
commentaires à propos de certaines actions donner son point de vue sur la vie et sur les choses, on peu alors presque parler d'un essai autobiographique.
Pour conclure, on peut parler de mise en abyme puisque Gide va totalement réinventer les méthodes classique de la littérature. Il va joue avec l’alternance des points de vue sur l'histoire qui passe par la narration biais et un récit dans un récit avec le personnage d'Edouard qui semble être son double mais qui dans le fond ne représente que son opposé. Il va s'introduire dans l'histoire de manière subtile et grâce à tous ces facteurs rendre son oeuvre unique.
CHUPIN Maëlys
CHUPIN Maëlys
C'est un travail réussi dans l'ensemble; mais il aurait fallu davantage développer la deuxième partie et donner des exemples plus précis dans le roman. Attention à l'orthographe...
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