Si le film de Pasolini
était un tableau, ce serait Nature de l’amour de Laura Gruber.
Toute l’histoire
d’Œdipe repose sur sa relation incestueuse avec sa propre mère. Ils sont
pris par la tragique fatalité de leur destin : celui d’un amour interdit.
Je trouve que cette
idée est clairement illustrée dans le tableau de Laura Gruber qui montre deux arbres
aux silhouettes humaines et se faisant face. On les distingue clairement :
il s’agit d’un homme et d’une femme. Se formant à partir du tronc de l’arbre,
ces silhouettes prennent leur racine dans la terre ; on peut alors faire le
rapprochement avec l’idée d'un arbre généalogique. Cela marquerait donc bien le
lien familial qui lie Œdipe à sa mère, Jocaste.
De plus, on remarque
une sorte de retenue qui les garde séparés l’un de l’autre par les
branches/mains qui sont maintenues en arrière. C’est comme si leurs poignets
étaient attachés et que bien qu’ils veulent s’étreindre, il leur en est impossible.
Ceci expliquerait ce lien interdit qui les unit ; le fait qu’ils soient
attirés l’un par l’autre, par l’amour et le désir, mais que leur rapport
mère/fils les en empêche.
Enfin, les jeux
d’ombres et de lumière du tableau peuvent également signifier quelque chose
pour le film de Pasolini. Sur le tableau, on a l’impression que l’obscurité
surgit de nulle part et progresse petit à petit vers les deux amants,
engloutissant la lumière de la vérité du mythe d’Œdipe et le plongeant pour l’éternité
dans le noir. C’est-à-dire à sa perte, sur son chemin d' aveugle.
Lauren A.
Lauren A.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire