vendredi 30 septembre 2016

"Si le film de Pasolini était un tableau... ce serait..."



     Si le film de Pasolini était un tableau, ce serait Nature de l’amour de Laura Gruber.
     Toute l’histoire d’Œdipe repose sur sa relation incestueuse avec sa propre mère. Ils sont pris par la tragique fatalité de leur destin : celui d’un amour interdit.
     Je trouve que cette idée est clairement illustrée dans le tableau de Laura Gruber qui montre deux arbres aux silhouettes humaines et se faisant face. On les distingue clairement : il s’agit d’un homme et d’une femme. Se formant à partir du tronc de l’arbre, ces silhouettes prennent leur racine dans la terre ; on peut alors faire le rapprochement avec l’idée d'un arbre généalogique. Cela marquerait donc bien le lien familial qui lie Œdipe à sa mère, Jocaste.
     De plus, on remarque une sorte de retenue qui les garde séparés l’un de l’autre par les branches/mains qui sont maintenues en arrière. C’est comme si leurs poignets étaient attachés et que bien qu’ils veulent s’étreindre, il leur en est impossible. Ceci expliquerait ce lien interdit qui les unit ; le fait qu’ils soient attirés l’un par l’autre, par l’amour et le désir, mais que leur rapport mère/fils les en empêche.
     Enfin, les jeux d’ombres et de lumière du tableau peuvent également signifier quelque chose pour le film de Pasolini. Sur le tableau, on a l’impression que l’obscurité surgit de nulle part et progresse petit à petit vers les deux amants, engloutissant la lumière de la vérité du mythe d’Œdipe et le plongeant pour l’éternité dans le noir. C’est-à-dire à sa perte, sur son chemin d' aveugle.

Lauren A.


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