dimanche 25 septembre 2016

Et si le film de Pasolini était transposé en tableau ?

Selon moi, si le film Oedipe roi de Pier Paolo Pasolini était un tableau, il serait “Saturne dévorant ses enfants” du peintre espagnol Francisco de Goya. Les raisons pour lesquelles j’ai choisi ce tableau pour illustrer ce film sont les suivantes.


Tout d’abord, la tragédie de Sophocle remodelée par Pasolini m’évoque un certain sentiment horreur du à la notion d’inceste qui y est traité. La même impression est ressentie lorsque je regarde ce tableau, qui a tout comme la tragédie de Sophocle et comme le film de Pasolini un aspect monstrueux. Ce tableau évoque l’horreur d’un monstre dévorant son propre enfant, tout comme le film de Pasolini évoque les pires entraves possibles : le parricide et l’inceste. Le fond du tableau est noir, très foncé, et représente également l'horreur de l'inceste et du parricide, leur noirceur par rapport à la société qui les décrète comme formellement interdits. 

Ensuite, selon mon avis propre, le monstre qui dévore ainsi son enfant à la vue de tous symboliserai alors les dieux, dévorant ainsi leurs enfants (les hommes) en leur jetant des malédictions qui les tuent inévitablement. Dans le film de Pasolini, Thirésias ainsi que plusieurs oracles sont conscients de la malédiction d’Oedipe, tout comme le spectateur est conscient de l’horreur qui se déroule sous ses yeux : le monstre dévore son fils. 

Également, nous pouvons imaginer que ce montre peut représenter la mort : l’histoire racontée par Pasolini dans son film est une tragédie, qui implique la mort inévitable du héros. Nous pouvons établir une correspondance avec ce tableau, où le personnage dévoré le sera inévitablement, voir l’est déjà. 

Une autre raison pour laquelle nous pouvons les mettre en parallèle est la suivante : le monstre (Saturne), est entrain de manger son “enfant”. Nous pouvons dire qu’Oedipe est lui aussi est en quelque sorte “dévoré” par sa malediction. Cette dernière le ronge, tout comme l’évoque le corps ensanglanté et à moitié dévoré de l’homme que le monstre tiens entre ses mains gigantesques et effrayantes. 


La dernière raison pour laquelle j’ai choisi ce tableau pour illustrer l’oeuvre de Pasolini est que ce tableau pourrait également représenter l’infiniment grand et petit : la petitesse de l’homme est ici mise en contraste avec l’immensité du monstre qui le dévore. Cela pourrait représenter l’homme face à son destin, qui le dévore sans que ce dernier ne puisse faire quoi que ce soit. Tout comme le corps représenté sur le tableau, l’homme n'est qu'un corps inerte face à son destin. 



(DANCOING Léa)

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