vendredi 30 septembre 2016

Oedipe roi en musique

                                  
https://www.youtube.com/watch?v=g65oWFMSoK0




Vivaldi  : Un été Oedipien  

Le mythe d’Œdipe Roi, bien que fort complexe nous inspire, par moment, des mélodies dont la profondeur nous est peu familiere. On y retrouve parfois, non seulement les quelques instants les plus « glorieux » de notre protagoniste mais également pour ne pas dire bien souvent, les parties les plus obscures, lugubres, et insaisissables de ce dernier. Une mélodie en particulier rentre, selon moi, en totale osmose avec le mythe Oedipien, cette dernière est « L’été » des « Quartes saisons » de Vivaldi. Un morceau magistral repris à merveille par la violoniste Mari Samulsens. Le choix de ce morceau peut sembler, à premier vu audacieux et compliqué. Ainsi on peut se poser la question, « de quel façons est ce que l’été de Vivaldi nous fait vivre le mythe ? ». C’est avec une fine analyse des choses que l’on peut y retrouver des parfaites synchronisations.

L’été est perçu comme la saison la plus sulfureuse. Un adjectif parfaitement illustré par Vivaldi, et repris par Marie Samulsens. Le morceau au violon, à un découpage très pointu. On en distingue environs neufs parties, les unes aussi profonde que les autres. Le chef d’œuvre est appréciable de par la capacité du musicien à faire transvaser les moments calme, doux, et limite illusoire de la mélodie, aux moments agressifs, lourds, voir insoutenables. Chacune des parties se distinguent grâce aux bariolages. Dans le langage du violoniste, cela revient à passer d’une note à une autres de façons très rapides. Autrement, le rythme reste mystérieux, calme, et donc, plutôt sombre. En effet, ce sont ces parties variés en rythmique qui peuvent nous mener à penser que le morceau de Vivaldi à été composé pour Œdipe Roi.

Dès les premières écoutes, nous pouvons  nous placer dans le contexte théâtrale de la pièce. Bien avant le premier bariolage, on revient sur les premiers instants de la vie d’Œdipe, sa naissance. Tous semble calme, Jocaste, a tout l’air d’une mère comblée par son bébé, en référence filmographique de Pasolini. Tous bascule lorsque, à 1 :33, le rythme du violon s’accélère, là, parallèlement, est mit en scène, la première confrontation entre le père, Laïos et son fils.
Cette dernière dure 1mnt30, jusqu’au moment de l’abandon de Œdipe dans le désert. Se poursuit une mélodie plus douce, et mystérieuse. Elle nous rappel, l’accueil de Œdipe par Mérope et Phoebe à Corinthe. Un bonheur aux allures totalement illusoires, pour le protagoniste, qui est encore inconscient de son dessein. Ainsi, les passages s’enchaînent toujours de la même façons, avec cette confrontation intense entre la volonté des Dieux a accomplir la malédiction Oedipienne et la volonté de l’oublie par l’acteur de cette destiné.
Cependant, les dieux, à la fin du mythe, reprennent le dessus sur Œdipe, et lui « ouvre les yeux » sur son malheur. De la même façons, le bariolage final, est très démarqué. Il est marqué à 10 minutes et 26 secondes. On a là, la partie la plus assourdissante de la mélodie, elle suscite l’angoisse de l’auditoire. Elle est tel une révélation à l’oreille des spectateurs. Nous pouvons supposer, que ce dernier bariolage, correspond à l’accomplissement de la tragédie, avec Œdipe et Jocaste qui commettent l’inceste, jusqu'à la scène de l’automutilation. Ainsi cette mélodie n’as t-elle pas même la fonction de « catharsis » ?

Quoi qu’il en soit, les deux chefs d’œuvres aboutissent à la même note de chagrin,  déception, et désespoir.
En un mot, l’été de Vivaldi, est en parfaite adéquation avec le mythe Oedipien. Il retrace, avec beaucoup de finesse, la tragédie. En gardant une chronologie presque incroyable avec la piece de sophocle, mais surtout avec l’œuvre filmatographique de Pasolini.  

Elle suscite chez le spectateur, un sentiment profond, qui reste mystérieux, voir inexprimable.

1 commentaire:

  1. Annie, c'est une très belle analyse du film, qui pourrait être retenue comme choix musical pour une éventuelle mise en scène. Bravo !

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