jeudi 22 septembre 2016

<<La parole remet la pensée en sensation>>, déclara Rivarol. La réadaptation filmique de Œdipe Roi de Pasolini nous entraîne dans un nouveau type de cinéma qu'il appellera <<le cinéma de poésie>>. Celui ci ne cherche pas à nous fais croire à une quelconque réalité  mais bien à nous montrer tout les aspects qui  sont représentés dans les moindres détails de la construction du film. Il joue beaucoup avec la parole, et on peut alors se demander quelles sont les différentes formes et fonction de celle ci dans son oeuvre. 

On constate que Pasolini, dans son prologue et son épilogue a choisi de crée une certaine correspondance. Les deux se répondent à peu prêt dans la manière qu'il a entrepris d'exposer la parole des personnages. Le prologue, et l’épilogue se déroule tout deux dans une Italie moderne, dans laquelle Pasolini introduit de nombreux éléments de son passé. La parole dans ces deux extraits n'est présente que sous la forme d'intertitre, que l'on retrouve essentiellement dans le cinéma muet. 
Dans le prologue ces intertitre apparaissent lors de la première confrontation père, fils. En complément de la haine que l'on peut lire dans les yeux du père, Pasolini choisi d'ajouter l'intertitre qui exprime clairement l'accusation du père envers son fils qui selon lui lui vole sa place. Cela permet d'intensifier la scène, mais aussi d'anticipé la suite du film, cet à dire de comprendre immédiatement que tragédie s'en suivra. 
Dans l’épilogue, Œdipe retourne au source, il n'est plus le jeune enfant que l'on a connu au début il a grandi et il a vécu . Il errent dans la ville en jouant de la flûte accompagné d'Angelo (messager) et retourne dans le pré de son enfance la ou l'amour fusionnel entre lui et sa mère a commencer. A ce moment là, pour clôturer le film, Pasolini insert un intertitre sur lequel s'achève le film : <<La vie finit comme elle commence.>> C'est une fin qui s'accompagne toujours en quelques sorte du regard, puisque Œdipe ferme les yeux. Une touche d'émotion et de nostalgie pour ses moments d'enfance qu'il ne connaîtra plus jamais, mais aussi la libération de sa destiné, son malheur est terminé.  
  
Cependant il est intéressant de voir que dans la deuxième parti du film, parti plus antique qui se déroule au Maroc, le mythe commence a être raconté. La parole direct entre les personnages s'installe alors. Echange, dialogue on ne retrouve plus les intertitres. Par ailleurs ces dialogues ont une particularités, il n'y a pas de son direct. Pasolini recourt systématiquement à une synchronisation et fait doubler ses acteurs pas eux mêmes. Ceci permet de crée un effet de décalage entre le son entendu et le mouvement des lèvres. C'est une volonté esthétique de Pasolini car il souhaite déconnecter la parole du corps. On peut prendre pour exemple la scène de confrontation entre Tiresias et Œdipe, lorsque le devin l'accuse ce décalage permet de crée une parole de vérité en soi et pour soi, une sorte de parole absolue qui finalement n'est que le fruit de la colère des dieux.  
On retrouve aussi une sorte d'expression, de parole à travers les musiques utilisé tout au long du film. Pasolini a pris soins de choisir de manière réfléchis chaque musique. Elles ont toutes une signification précise que ce sois avec l'histoire original de Sophocle (parti mythique), qu'avec son interprétation personnelle de l'histoire. On peut prendre comme exemple la musique présente lors de la confrontation père fils. Musique militaire qui renvoie à la profession de son père. Ensuite lorsque l'on passe au thème de la mère on retrouve la quatuor en ut majeur de Mozart, musique douce à l'image de sa mère. Durant le film il va donc joué sur les divers types de musique afin exprimer quelques chose. 

Pour conclure, Pasolini dans sa réinterprétation d’œdipe Roi ne c'est pas simplement contenté de relater le mythe, il ce l'est approprié en créant grâce à sa vision personnelle du cinéma de multiple forme et façon d'intégrer la parole au sein de son oeuvre. Que ce sois par la regard, par la voix, par la musique ou les intertitres, il arrive à nous faire vivre complètement les émotions, les pensées et les paroles des personnages. 

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