La fonction du pouvoir est une notion très particulière dans la pièce de Sophocle et l’œuvre cinématographique de Pasolini. Dans les tragédies grecques le pouvoir a toujours apparu comme un enjeu essentiel et ce pouvoir est indissolublement lié à la tragédie. Il y a en effet un destin tragique inhérent au pouvoir dans les deux œuvres, d’où le titre « Œdipe Roi ». Dans la pièce de Sophocle et son adaptation filmique il existe différentes formes de pouvoir et il en résulte différentes manière de l’exprimer. A travers cette analyse, nous nous pencherons donc sur la question : « Quelle image du pouvoir la pièce de Sophocle et le film de Pasolini donnent-ils ? »
Tout d’abord plusieurs éléments relient Œdipe à la fonction du pouvoir. Ses parents biologiques (Laïos et Jocaste) sont les rois de Thèbes et il en est de même pour ses parents adoptifs que sont Polybe et Mérope qui eux aussi à appartiennent à la royauté. On distingue alors en plus du pouvoir royal deux autres types de pouvoirs : Divin et Politique. Le pouvoir divin est en lien étroit avec le destin puisqu’il exerce sa fonction tragique sur les protagonistes. Mais le pouvoir divin est lié à Œdipe bien avant sa naissance puisqu’il est à l’origine de la malédiction jetée sur la lignée des Labdacides. Dans les deux œuvres ce pouvoir de divinité est représenté par des oracles ou des divins tels que la Pythie ou encore Tirésias qui sont en mesure de prédire l’avenir. Déjà, chez Pasolini, Laïos et Jocaste tentent de se débarrasser d’Œdipe en le donnant au serviteur qui était censé le tuer mais celui-ci par épris par un sentiment de pitié va l’abandonner dans le désert. Il sera alors recueilli par le Corinthien qui jugera bon de le remmener à son roi Polybe. Beaucoup plus tard Œdipe fera face à la Pythie qui lui annoncera son destin et il cherchera à fuir Corinthe pour Thèbes sans se douter qu’il se dirigera vers sa fin tragique. Par conséquent on peut parler d’un pouvoir qui est aussi destructeur puisqu’il mène Œdipe à sa propre perte de par le parricide et l’inceste.
A ce pouvoir divin et destructeur auquel on ne peut y échapper s’apparente celui du pouvoir politique qui occupe une place centrale dans les deux œuvres.
Ici le pouvoir politique n’est pas seulement affaire d’état mais il est aussi une interprétation du caractère mythique de l’œuvre. Après sa victoire sur le Sphinx, c’est par son mariage avec la reine Jocaste qu’Œdipe accède à la royauté, elle est reine et ils partagent tous deux les « prérogatives royales ». Or on le sait, il devient le roi de Thèbes en libérant la ville du Sphinx. Aux portes de Thèbes, Œdipe est porté sur les épaules en triomphe. Jocaste reine de Thèbes, porte pleinement son statut pour accueillir le vainqueur du Sphinx. Mais dans cette scène du film il n’y a pas de pouvoir politique apparent car pour Pasolini, elle est avant tout la Mère intemporelle. Le pouvoir apparait ainsi marqué par un double signe d’élection divine et de malédiction et l’action de l’homme politique est vouée à l’échec.
Il est ici question d’une fonction de pouvoir qui transcende le mythe. « Je défends le sacré parce que c’est la partie de l’homme qui offre le moins de résistance à la profanation du pouvoir.» - Pier Paolo Pasolini. Ainsi la fonction du pouvoir s’apparente dans les deux œuvres de bien différentes manières tout en lui donnant une dimension nouvelle selon le point de vue de chaque auteur.
A ce pouvoir divin et destructeur auquel on ne peut y échapper s’apparente celui du pouvoir politique qui occupe une place centrale dans les deux œuvres.
Ici le pouvoir politique n’est pas seulement affaire d’état mais il est aussi une interprétation du caractère mythique de l’œuvre. Après sa victoire sur le Sphinx, c’est par son mariage avec la reine Jocaste qu’Œdipe accède à la royauté, elle est reine et ils partagent tous deux les « prérogatives royales ». Or on le sait, il devient le roi de Thèbes en libérant la ville du Sphinx. Aux portes de Thèbes, Œdipe est porté sur les épaules en triomphe. Jocaste reine de Thèbes, porte pleinement son statut pour accueillir le vainqueur du Sphinx. Mais dans cette scène du film il n’y a pas de pouvoir politique apparent car pour Pasolini, elle est avant tout la Mère intemporelle. Le pouvoir apparait ainsi marqué par un double signe d’élection divine et de malédiction et l’action de l’homme politique est vouée à l’échec.
Il est ici question d’une fonction de pouvoir qui transcende le mythe. « Je défends le sacré parce que c’est la partie de l’homme qui offre le moins de résistance à la profanation du pouvoir.» - Pier Paolo Pasolini. Ainsi la fonction du pouvoir s’apparente dans les deux œuvres de bien différentes manières tout en lui donnant une dimension nouvelle selon le point de vue de chaque auteur.
Ruddy LIMA EVORA
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire