Le temps joue un rôle important dans le mythe d’Œdipe, mais
il n’est pas traité de la même manière dans le film de Pasolini et la pièce de
Sophocle.
Tout d’abord dans la pièce de Sophocle, le temps est fluide,
linéaire : Œdipe remonte petit à petit dans le temps pour retrouver la
cause de la peste. On va voir qu’il y a
une série d’évènement qui va conduire Œdipe à trouver la vérité.
Chez Pasolini, le temps
n’est pas du tout linéaire. Le
prologue, l’histoire et l’épilogue ne se déroule ni dans la même année, ni dans
la même époque, ni dans le même lieu. Par exemple, l’histoire se déroule durant
l’antiquité, tandis que l’épilogue se déroule dans une époque beaucoup plus
moderne. Il y a donc des anachronismes dans le film. Pasolini n’utilise pas beaucoup de liens
logiques. Au début on voit la scène dans le près avec Jocaste et Œdipe bébé,
puis d’un coup on voit la scène de la confrontation entre le père, et le fils
dans la poussette. Pareil pour la scène
où Polybe donne le bébé à Mérope, et la scène d’ après on voit Œdipe beaucoup plus grand en train de
jouer. On passe donc d’une scène à
l’autre brusquement. On peut donc penser
que Pasolini privilégie toujours le côté esthétique.
De plus, contrairement à la pièce de Sophocle où le temps
avance et a une fin, chez Pasolini le temps est cyclique. Voilà pourquoi à la
fin du film Œdipe retourne au même lieu que dans le prologue, car : « La
vie finit où elle commence ».
Ensuite, on peut dire que le présent est trompeur dans les deux œuvres. Œdipe doit retourner dans le passé, à travers
les témoignages visuels des esclaves et aussi les prophéties, pour comprendre le présent. Donc le présent
n’est pas le reflet de la réalité. On
peut ainsi dire que le personnage d’Œdipe ne vit pas réellement son présent,
puisque tout au long de l’histoire il cherche à comprendre ce qui s’est passé
auparavant, et c’est seulement à la fin quand il a prend qui il est vraiment
qu’il vit son présent.
Pour finir, on peut dire que le temps s’est mis sur
« pause » juste le temps
qu’Œdipe comprenne son passé et la prophétie, et ensuite il a agi. Le temps
peut être perçu comme l’accomplissement de la prophétie qui détruit tout sur
son passage : Jocaste se suicide, Œdipe se crève les yeux et quitte
Thèbes. De plus, pour illustrer le temps
linéaire de Sophocle, on peut dire que le temps est linéaire puisque les
enfants d’Œdipe seront aussi touchés par cette malédiction. Le temps continuera donc d’avancer et
d’accomplir son devoir, c’est-à-dire appliquer la malédiction de génération en
génération.
En somme, le
personnage d’Œdipe n’a aucune prise sur le temps. Son présent est trompeur
puisqu’il doit retourner dans le passé pour comprendre son présent. Le temps a
fini par accomplir la prophétie.
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