dimanche 29 janvier 2017

Les faux-monnayeurs en couleurs: "Les Tricheurs" de Caravane


Si Les faux-monnayeurs était un tableau, il serait « Les Tricheurs » de Caravage.
Ce tableau met en scène trois hommes jouant aux cartes. On remarque que l’un des trois est particulièrement concentré sur son jeu, tandis que les deux autres sont des complices et trichent.
Plusieurs thèmes du tableau sont en communs avec ceux du livre, comme par exemple : les relations, l’argent et l’enjeu des classes sociales.
Les relations : Ce thème est lié aux deux personnages de droite. L’homme le plus âgé donne le numéro de la carte du joueur de gauche en faisant signe de la main à celui de droite. On peut donc prétendre qu’ils sont deux tricheurs mais pas seulement. Ils sont également complices puisqu’ils jouent contre le jeune homme de gauche. Il y a donc bel et bien un lien qui les unit. Est-ce simplement un accord pour récolter la somme qui est mise en gage ?
En tous les cas, ces deux personnages me rappellent la complicité qui régnait entre Edouard et Olivier Molinier, dans Les faux-monnayeurs ; une complicité des plus intimes qui dévoile un amour caché pour son oncle...
L’argent : En effet, comme nous l’avons souligné précédemment, l’argent est également un thème qui apparaît dans ces deux pièces d’art. Rien qu’au titre du roman d’André Gide, nous devinons qu’il y a affaire d’argent dans son histoire ; de la fausse-monnaie, tout comme nous pouvons le voir sur le tableau de Caravage : un faux jeu pariant de « l’argent sale ». Au coin du bas, à gauche du tableau, est disposé sur une sorte de plateau une pile de pièces, et quelques autres déposées par-ci par-là. Nous supposons alors que ce qui est mis en gage dans le jeu est une affaire de gain financier ; voilà pourquoi les deux complices se sont montés contre le jeune hommes : pour lui dérober son argent. Dans Les faux-monnayeurs, et tout au long, l’histoire s’entoure d’intérêts et d’alliances (économiques) que chacun porte envers les autres pour obtenir un profit personnel.
L’enjeu des classes sociales et reconnaissance : Ce dernier thème désigne, pour finir, un aspect essentiel des deux œuvres. Dans le tableau de Caravage, nous remarquons que les trois personnages appartiennent à des groupes de classe sociales différentes. En analysant les habits de ces trois hommes, nous pouvons en déduire que le plus jeune à gauche fait partie de la noblesse, tandis que les deux autres (grâce aux gants troués du plus âgé) font partie d’une classe sociale de misère. On pourrait alors donner une explication à leur tricherie : ces deux hommes ont à projet, par leur tricherie, de gagner de l’argent pour pouvoir s’en sortir dans la vie ou mieux vivre. N’est-ce pas le même dessein que s’imposent également les personnages des faux-monnayeurs ? En effet, l’on pourrait dire que ces-derniers cachent tous un combat que chacun d’entre eux peine à vaincre… A titre d’exemple, Olivier Molinier subit au cours de l’histoire une métamorphose qui le mènera à devenir mauvais et brutal. Ce changement lié à l’influence du comte de Passavant, écrivain débauché, sur le jeune homme, a pour origine son amour caché pour son oncle Édouard.

Lauren. C

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