L’espace.
Que ce soit dans le film de
Pasolini ou la pièce de Sophocle, l’espace
théâtrale est un élément important dans le déroulement de la tragédie
d’Œdipe Roi. Si chez Sophocle, la pièce se déroule dans un lieu unique, chez
Pasolini les lieux défilent, mais ils présentent tout deux des symboles qui
guident le spectateur mais le plonge en même temps dans une certaine confusion.
Nous allons donc nous poser les questions suivantes : Comment l’espace
théâtrale est-il exploité dans les deux œuvres ? En quoi apparaît-il de
manière confuse révélant toute une série de symboles qu’il faut
déchiffrer ? Afin de répondre à ses questions, nous allons d’abord
analyser la présentation de l’espace théâtrale dans les deux œuvres, ensuite
les lieux et leurs symboles et pour finir la confusion créée.
Tout d’abord, la
présentation de l’espace théâtrale est différente dans les deux œuvres.
Au théâtre, l’espace théâtrale
est la scène et comme dans toutes les pièces de théâtre, la scène représente un
lieu unique. Chez Sophocle, il s’agit du parvis du palais, « Devant le Palais d’Œdipe » nous précise
les didascalies du prologue. Le fait que la pièce
se déroule en dehors du palais n’est pas un hasard. En effet, le parvis du palais représente la frontière
entre l’espace privé et l’espace publique, l’intérieur et l’extérieur. Cependant
on remarque que les actions importantes se déroulent hors-scène, c’est-à-dire
dans le privé, plus précisément dans la chambre royale. C’est là qu’a eu lieu
le suicide de Jocaste, l’aveuglement d’Œdipe et plus important, l’inceste. Cette
volonté de ne pas tout montrer s’explique par les règles de bienséances qui
devaient être respectées à cette époque là. Sophocle ne devait pas choquer les
spectateurs. On peut donc dire que contrairement à Pasolini, Sophocle devait
suivre de nombreuses règles pour monter sa pièce. En plus des règles de
bienséances, il a dû respecter les règles des 3 unités qui sont propres à la
tragédie, c’est-à-dire unité de lieu, unité de temps et unité de l’action. La
pièce présente donc un décor unique, et un espace réduit puisque tout ce passe
le même jour.
Chez Pasolini par contre, il ne
suit aucunes règles, il est totalement libre. Le film présente une multiplicité
de lieux contrairement à la pièce. Le prologue se situe dans un village moderne
à Bologne puis à Corinthe. Ensuite, le film commence avec l’errance d’Œdipe
dans un désert marocain, puis il arrive à Thèbes, et dans l’épilogue il
retourne à Bologne. Les spectateurs voient donc les paysages défiler. Le cinématographe,
montre tout au spectateur. Il n’y a plus d’intimité, on voit tout : de l’accouchement
d’Œdipe à sa relation intime avec Jocaste. Le lieu privé est montré, les actions
ne sont pas rapportées ou mentionnées comme chez Sophocle. On peut donc dire
que l’espace théâtrale de Pasolini est plus complexe, car il présente plusieurs
lieux. Mais étant donnée que plus de la moitié de son film se déroule à Thèbes
devant et dans le palais, on peut en déduire que le palais est une forme d’espace
théâtrale dans Edipo Re. Surtout la chambre nuptiale qui est montrée à de
nombreuses reprises et où se déroule l’essentiel de l’action.
Ensuite, les lieux dans les deux œuvres
présentent de nombreux symboles que le spectateur doit déchiffrer.
Tout d’abord, nous avons la ville de Thèbes qui est le lieu tragique par
excellence. En effet, c’est le lieu central du mythe, c’est dans cette ville
que la malédiction a commencée. Chez Pasolini, c’est un lieu qui présente de
nombreuses facettes. Tout d’abord le pouvoir et la déchéance : Œdipe arrive
à Thèbes en sauveur, et finit en souillure et malheur pour la ville. Ensuite la
vie et la mort : Jocaste y donne la vie, mais c’est également là où elle
se tue. Pasolini accentue une certaine violence à Thèbes : on a assisté à la
rejection d’Œdipe bébé, puis du meurtre du Sphinx, ensuite la mort de Jocaste
et pour finir l’aveuglement d’Œdipe. C’est donc la ville maudite où Œdipe n’aurai
jamais dû venir. Chez Sophocle, Thèbes est le lieu unique, cela crée un
resserrement de l’action, comme-ci la réponse de leur enquête était sous leur
yeux puisqu’elle est parmi eux. Le palais est présentée comme le cœur politique
de Thèbes, c’est le lieu où tous les personnages se dirigent : Créon et
Tirésias venu de Delphes, le messager Corinthien venu de Corinthe, le berger
venu de la campagne etc. Tous se retrouvent au palais royal, qui est présenté
comme le cœur de la ville. Il y a également de nombreux aller-retour de l’extérieur
à l’intérieur, par Œdipe et Jocaste, comme-ci ils se réfugiaient dans le palais
pour être à l’abri des regards. C’est également le lieu où toutes les décisions
d’Œdipe sont prises. Au début le palais
symbolise, le pouvoir d’Œdipe : le peuple vient sur les marches du palais
pour demander à Œdipe de sauver la ville. Tandis qu’à la fin il représente le
malheur d’Œdipe : il retourne sur ces mêmes marches, pour annoncer son
départ et raconter les actions qui l’ont mené à prendre cette décision, dans
une grande déploration. De plus, Sophocle présente également le palais comme le
cœur de la malédiction, puisque le lieu a connu le crime et la mort. Thèbes est
donc présenté comme un lieu de l’illusion dans les œuvres. C’est le lieu du
mensonge, puisqu’Œdipe pense y être étranger, alors qu’en vérité il est
originaire de là-bas. Il passe de l’innocent au criminel, il y découvre sa
véritable identité.
Ensuite,
nous avons le carrefour de Phocide, le Cithéron et le temple de Delphes comme lieux
qui symbolisent le destin d’Oedipe. Chez Pasolini, le Cithéron est le lieu où Œdipe
bébé aurait dû mourir pour éviter que la malédiction des dieux touche Laïos et
Jocaste. Cependant, personne ne peut échapper à une malédiction divine, c’est
donc sans surprises qu’Œdipe fut « sauvé » par un berger corinthien.
On ne peut s’empêcher de penser que c’était une volonté des dieux, afin qu’Œdipe
accomplisse son destin. Ensuite, nous avons le carrefour de Phocide qui représente
également cette idée de destin inévitable. Dans Edipo Re, le passage du
carrefour est une scène clé, c’est à ce moment qu’Œdipe prend la mauvaise
décision et que la malédiction se met en marche. Ce carrefour symbolise le
renversement et de plus il se situe entre Thèbes et Corinthe, autrement dit
entre l’innocence d’Œdipe (Corinthe) et la culpabilité d’Œdipe (Thèbes). Chez
Sophocle, ces lieux sont seulement mentionnés, donc ils n’ont pas la même
importance que dans le film de Pasolini. Par contre, le temple de Delphes est
plus mis en valeur chez Sophocle, car il est décrit comme un endroit sacré, un
lieu de la parole vraie. Tandis que Pasolini, présente le temple comme un
vulgaire arbre au milieu du désert. Ce n’est pas un endroit où les gens
séjourne, ce n’est pas un lieu pour les hommes. De plus l’oracle d’Apollon, la
Pythie, a un côté obscure avec son masque et son rire sadique, ce qui indiquait
déjà au lecteur l’avenir obscure qui attendait Œdipe.
Pour
finir, nous avons Corinthe comme autre lieu symbolique. En effet, la ville
représentait la normalité et la vie paisible qu’Œdipe aurai pu avoir si il
était resté là-bas. Polybe et Mérope étaient présentaient comme des personnes
simple, avec une grande tendresse en vers Œdipe. Pasolini présente donc
Corinthe comme le lieu où la violence et le malheur sont absents, comme une
sorte de refuge pour Œdipe. Voilà pourquoi Œdipe regrette la ville à la fin de
la pièce de Sophocle : « ô Corinthe, ô toi, palais/ que je disais
depuis toujours être celui de mon père ».
Enfin, tous ces symboles créent
une certaine confusion chez le spectateur.
Étant donné que la pièce de
Sophocle se déroule seulement devant le palais, il y a beaucoup de chose que le
spectateur ne voit pas. Les règles de bienséance empêchent Sophocle de montrer
les actions essentielles du mythe qui se déroulent dans l’intérieur du palais,
autrement dit hors-scène. Il y a donc beaucoup de choses que le spectateur ne
voit pas, voilà pourquoi le rôle du chœur est important. En effet, il joue le
rôle d’intermédiaire entre la pièce et les spectateurs. Ils dialoguent avec eux
et apporte des détails que les acteurs ne peuvent pas dire. Mais cela demeure
quand même confus pour le spectateur, car le chœur est également un personnage
de la pièce. De plus, dans la tragédie classique, quitter la scène est un signe
de chute et de mort. Lorsque Jocaste a quitté la scène, elle est partie se
tuer. On peut donc se demander, si le fait qu’Œdipe quitte la scène à la fin
est un signe qu’il se dirige vers sa mort.
Chez Pasolini, la
confusion est encore plus grande. Le mythe est inséré dans un désert marocain,
alors que la pièce est censée se dérouler en Grèce. De plus le prologue et l’épilogue
se situent dans une époque beaucoup plus moderne. Au lieu d’être né à Thèbes, Œdipe
est né dans un village à Bologne comme Pasolini. On se pose des questions sur
les origines d’Œdipe, puisque ce dernier qui était censé être Grecque, est
italien dans le film. La dimension
autobiographique crée donc une grande confusion chez le spectateur. L’espace
théâtrale de base, n’est pas respectée.
En somme, l’espace théâtrale est
chargée d’une force symbolique que Sophocle et Pasolini exploitent différemment.
Les nombreuses facettes que peuvent avoir les lieux dans les deux œuvres,
créent une grande confusion chez les spectateurs.
Ornella BUTARE.
Des analyses pertinentes, mais la progression du raisonnement n'apparaît pas assez clairement. Les deux dernières parties se confondent, on ne voit pas toujours quelle est l'idée directrice, et cela en devient confus. Evitez d'annoncer le plan lorsqu'il répète la question. Attention à la maîtrise de la langue: il y a encore beaucoup de fautes d'orthographe ! Poursuivez vos efforts !
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