samedi 14 janvier 2017

L'espace

L'espace ainsi que sa représentation joue un rôle majeur dans la tragédie grecque. C'est principalement ça qui va faire chuter Oedipe et qui va le mener à sa perte. La différence entre les deux oeuvres étant que Sophocle va respecter les trois règles de la tragédie de ne faire jouer la pièce qu'un un seul lieu, alors que Pasolini lui ne va pas en tenir compte. L'espace devient le véritable guide du destin d'Oedipe 


L'espace scénique dans Oedipe Roi est également un espace politique.
La pièce se déroule dans un décor unique, représentant une place publique face à un palais royal. Cela permet un resserrement de l’action, qui se concentre dans un espace réduit, à forte charge symbolique.De même que le chœur représente la Cité, le Palais représente le cœur politique de la ville ; or la malédiction qui frappe Thèbes vient précisément de ce palais.On note de nombreuses allées et venues des personnages de l’intérieur vers l’extérieur (Jocaste sort pour s’interposer entre Œdipe et Créon, Œdipe sort pour recevoir les messagers…) ou de l’extérieur vers l’intérieur : ce retour vers le lieu privé, notamment le cœur du Palais, la chambre parentale correspond toujours à un moment de crise profonde : Jocaste, puis Œdipe, entrent au Palais au moment du dénouement. Enfin, le Palais est le lieu où convergent tous les mouvements : arrivée de Créon, puis de Tirésias, du messager corinthien, du vieux berger… Venus de Delphes, Corinthe ou du Cithéron, tous se retrouvent sur cette place centrale qui est le lieu de la révélation.Inversement, lors du dénouement, Œdipe quitte ce lieu central pour l’exil.
La configuration de ce lieu est elle-même symbolique : au début de la pièce, Œdipe se trouve sur la skènè, estrade surélevée par rapport à l’orchestra, où se tiennent d’abord les figurants (enfants suppliants), puis le chœur.  Cf. p. 192 : Œdipe parle au chœur « du haut de son seuil ».
Le seuil du palais est donc un lieu hautement symbolique, lieu de passage entre l’intérieur et l’extérieur, le privé et le public, le Roi et son peuple, la cité et les messagers venus de l’extérieur.

On a ensuite des lieux chargés d'un lourd pouvoir tant politique que religieux. En effet, le prologue s’ouvre sur un lieu politique : le palais (lieu du pouvoir royal), ses marches,« edras » (v.2 et 3), sur lesquelles sont assis les enfants suppliants, représentants du peuple et de la ville (le lieu du peuple), « polis » (v.4). Les enfants, par leur place dans l’espace scénique se trouvent ainsi en position d’infériorité face à leur roi, Œdipe, qui, debout, sur une estrade symbolisant le seuil du palais, est surélevé par rapport à eux. Au début du second épisode, Œdipe réapparaît sur le seuil du palais et se répand en injures contre Créon qu’il aperçoit et le relègue au rang de traître. On peut imaginer Créon s’apprêtant à franchir le seuil du palais et Œdipe, ne lui permettant pas de le franchir, une manière pour Œdipe de rappeler à Créon qu’il s’agit de son palais, symbole du pouvoir qu’il incarne. Une certaine hiérarchie est respectée. Le pouvoir religieux est ici symbolisé par la place que tient le prêtre au milieu des enfants, comme la didascalie nous le précise et, par l’évocation des temples consacrés à Pallas qui se trouvent sur l’agora de Thèbes (v.20).
Les lieux extérieurs mentionnés dans l’œuvre ont aussi un pouvoir politique et religieux : Delphes est le sanctuaire, le lieu de l’oracle. D’ailleurs, Œdipe y envoie Créon (v.70, « es ta Puthica ») et lui-même, en quête de ses origines, y était allé lorsqu’il avait quitté Corinthe (v.788). Quant à Corinthe, elle est un lieu de pouvoir politique puisqu’elle est le royaume de Polybe, père adoptif d’Œdipe.

On peut donc conclure que l'espace théâtrale dans Sophocle est principalement situé dans le palais, Pasolini aussi mais il aura tendance à revenir a des moments moderne e donc à casser cette vision théâtrale toujours présente au palais de Thèbes, il veut absolument tout montrer sans jamais rien cacher au spectateur. Cette espace renvoie donc à une notion symbolique car c'est par des représentation qu'on le remarque. Les lieux en particuliers sont toujours pleins de sens. 


 

1 commentaire:

  1. Une analyse pertinente de l'oeuvre de Sophocle, mais vous ne répondez pas à la question. Il fallait comparer les deux oeuvres, au sein de deux ou trois parties (qui correspondent aux différents éléments de la question: espace théâtral, confusion des lieux, espaces symboliques). Attention à la maîtrise de la langue. Poursuivez vos efforts !

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