lundi 16 janvier 2017

L’espace et sa représentation joue un rôle essentiel dans Œdipe-Roi, de Sophocle et de Pasolini. Ils sont au cœur même de la tragédie et ont un aspect symbolique et significatif très fort. En effet ils font partie de la « machine infernale » dont Œdipe est victime. Il le trompe, le fond tourner dans tous les sens. On se demande alors comment l’espace théâtral est-il exploité dans les deux œuvres et, en quoi apparait-il de manière confuse, révélant toute une série de symboles qu’il faut déchiffrer.

Tout d’abord, l’espace théâtral apparait comme un lieu propice au destin d’Œdipe et donc au tragique. On constate dans un premier temps que son destin est relié entre deux villes. Corinthe et Thèbes. Pasolini dans le film met en scène cette connexion. Thèbes n’est autre que la ville natale d’Œdipe, celle dont il a été rejeté et condamné à mort par Laïos et Jocaste. Corinthe est la ville où il renait, mal aimé il y trouve Polybe et Mérope qui s’occupent de lui  tel un fils. La connexion se fait alors avec les oracles qui malgré le déplacement du personnage, le rattrape toujours et font en sorte qu’il revienne à ses origines. La famille Labdacides est indissociable de Thèbes, Œdipe y retrouvera toujours le chemin. C’est alors que l’on se rend compte que ces deux villes sont les deux faces caché de son destin. Son mouvement d’aller-retour entre Thèbes et Corinthe montre sa volonté d’échapper aux oracles. Thèbes en plus d’être sa ville natale à une symbolique très particulière. En effet on le voit bien dès le début de la pièce de Sophocle. La peste dévastatrice s’abat, cette ville est victime de ceux qui y règne, elle en est souillée. Elle est à l’image d’Œdipe qui lui est victime d’être lui-même, et des histoires familiales. Née enfant maudits, il est une souillure car il commet des fautes extrêmement grave (parricide, inceste). Œdipe en apprenant qui il est, finira par renoncer à la vue, mais aussi à Thèbes « Mais pour moi, tant que je vivrai, que jamais cette ville, la ville de mes pères, ne soit donnée pour séjour. » Dans la pièce de Sophocle, Thèbes est représenté par le chœur, on n’a pas beaucoup de détails sur la ville mais la présence d’un temple et d’un autel dédié à Apollon ou Jocaste va prier y sont mentionné. L’autel renvoie au théâtre antique, il était placé au centre et servait à faire des sacrifices pour les dieux. Jocaste les invoquer surement par peur que la vérité sorte. Elle chercher à implorer leur pitié.
Le mont Cithéron symbolise la naissance et la mort. C’est une montagne proche de Thèbes, là ou Laïos fait emmener Œdipe bébé pour y être exposé. Œdipe sauvé ne connaitra pas la mort à cet endroit. Cependant à la fin de la pièce de Sophocle, Œdipe dans son dernier dialogue avec Créon dit « Laisse-moi bien plutôt habiter les montagnes, ce Cithéron qu’on dit mon lot. Mon père et ma mère, de leur vivant même, l’avaient désigné pour être ma tombe : je mourrai donc ainsi par ceux-là qui voulaient ma mort. » Il réclame cette dernière faveur à Créon et nous renvoie à l’éternel figure de la condition humaine. De ce passage Pasolini rendra le pré du prologue symbolique. Dans celui-ci Œdipe reviens, les moments d’intimités et de fusion entre lui et sa mère lui reviennent « La s’achève toujours où elle a commencé. »

Comme autre lieu symbolique qui renvoie au destin et à la tragédie d’Œdipe on retrouve : Le croisement des deux chemins. Il est l’endroit ou Œdipe commet son premier crime, celui qui le mènera à l’accession du pouvoir à Thèbes et au mariage avec sa mère. Il est en quelques sortes une première étape au déclanchement de la tragédie. De plus tout au long de la pièce de Sophocle il sera évoqué car il est le lieu du meurtre de Laïos et donc l’endroit ou la souillure a débuté. Ce croisement est assez complexe car il est interprété de façon très diverse. De plus Pasolini au sein de son film va mettre en scène le meurtre. Il ponctue le film avec des bornes indiquant les directions de Thèbes et de Corinthe, ceci permet de prêter attention aux moments symboliques d’hésitation et de choix d’Œdipe. Il fait des tours sur lui-même et finalement pense aller vers le hasard mais est guider par les oracles. Dans le film de Pasolini, la délocalisation dans le désert donne un aspect symbolique supplémentaire. L’aridité de l’endroit plus le soleil assommant du le visage du personnage donne une atmosphère tendu. Le personnage est presque écraser par cette chaleur, elle est à l’image de son destin, destructrice. Mais c’est aussi un lieu propice à l’hostilité. Comme Koltès le dit dans son texte « si un chien rencontre un chat », «  si deux hommes […] se trouvent par la fatalité face à face […] sur un terrain neutre et désert, plat, silencieux, ou l’on entend marcher, un lieu qui interdit l’indifférence, ou le détour, ou la fuite- lorsqu’il s’arrête l’un en face de l’autre, il n’existe rien d’autre en eux que l’hostilité […] un acte de guerre sans motif. » C’est exactement ce que symbolise ce croisement des deux chemins, une hostilité entre père et fils. Malgré qu’ils soient inconnue l’un à l’autre il y a une tension entre eux, une rivalité certaine.
Symbolique aussi dans le film de Pasolini, le prologue et l’épilogue tourné en Italie moderne. La scène de l’accouchement à un côté symbolique et théâtrale car on est dans une fausse intimité. La caméra positionné à l’extérieure nous fais penser à une pièce de théâtre, on entend rien, on ne sait pas comment la mère réagis à la naissance de l’enfant. On observe juste. Il y a dans cette espace une certaine confusion car on sent déjà que ce nouveau née n’est pas accepter.
La chambre nuptiale d’Œdipe et Jocaste est aussi propice à la tragédie. Tous les moments d’intimité et d’inceste entre les personnages se retrouvent dans ce lieu. C’est un lieu de souillure. Dans le film de Pasolini il y fait tout le temps sombre. Cette dans cette part d’ombre que le crime et commis, mais aussi que la vérité se cache. C’est aussi un lieu de mort, Jocaste s’y suicidera et Œdipe d’y crèvera les yeux. Il est donc symbolique car il apporte le dénouement final.
On retrouve des lieux symboliques de l’ordre politique. Au sein de la pièce de Sophocle on retrouve l’extérieur du palais. Symbolique car c’est en ce lieu que débute la pièce mais aussi car il représente le pouvoir d’Œdipe. Du haut de ses marches il prend ces décisions et ordonne les choses. Il est en position de supériorité par rapport au reste des personnages, cette disposition rappel automatiquement le côté théâtrale. Cependant il y a une certaine confusion étant donné que c’est du haut de ces marches même qu’Œdipe sortira les yeux crever face à tous. Elles symbolisent donc à la fois sa grandeur mais aussi sa faiblesse.


Pour conclure, de nombreux espaces théâtraux apparaissent comme symbolique dans Œdipe roi. Ils apparaissent comme lieu propice à la tragédie, porteur de destin politique et religieux. 

CHUPIN Maëlys.

1 commentaire:

  1. Des analyses pertinentes, mais il aurait fallu présenter votre réflexion dans un devoir davantage organisé. Vous passez d'une idée à une autre, puis revenez à la précédente, et cela peut faire apparaître une certaine confusion. Attention à la maîtrise de la langue ! Poursuivez ainsi !

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