dimanche 15 janvier 2017

L'espace




Oedipe Roi est une pièce de théâtre qui était jouée auparavant dans des théâtres grecs antiques. L'espace scénique de la pièce devait alors se faire en fonction de l'architecture et des moyens que présentaient le théâtre. En effet, il fallait prendre en compte certains aspects de la disposition des lieux :
- Sur le podium, une baraque (servant de coulisses) percée de trois portes pour l'entrée des acteurs.
Entre amphithéâtre et podium : la piste du choeur. Cette piste, c'est l'orchestra, le lieu ou chantaient 15 choreutes et se déplaçaient et évoluaient des danseurs .  La baraque est caractérisée par la skéné.
Le devant du podium se nomme le proskenion (scène de 3m de profondeur). Au centre de l'orchestra, la thymélée ( autel avec statuette de Dyonisos). Le couloir d'entrée et de sortie du choeur se nomme le parados . Les gradins dans lesquels se trouvent les spectateurs se nomment le theatron, en grec : "l'endroit d'ou l'on voit".

Le cadre de la tragédie est circonscrit entre deux villes, un mont et un carrefour. Pasolini le matérialise par des personnages constamment en marche d'un point à un autre.
Ces deux villes entre lesquelles se partage la vie d'Oedipe représentent les deux faces de son destin, dans un mouvement d'aller-retour, de Thèbes à Corinthe, puis de Corynthe à Thèbes, toujours pour échapper à un oracle. Thèmes est la ville où Laios et Jocaste excluent Oedipe à sa naissance et le vouent à la mort. Corniche est celle où Polype et Mérope recueillent Oedipe et lui redonnent la vie. Mais l'oracle le suit, et le fait revenir à son point de départ.

Le mont Citron est un espace stratégique dans la vie d'Oedipe. C'est dans ce lieu sauvage et escarpé que Laios fait emmener oedipe,bébé, pour y être abandonné, les pieds liés. Mais l'ironie tragique du destin veut que le berger auquel le confie Jocaste a pitié de Jocaste, le recueille et le remet à un berger corinthien. C'est ainsi qu'Oedipe est sauvé , et remis à Polype qui le chérit comme son fils.
A la fin de la pièce, Oedipe réclame de Créon le droit de finir ses jours sur le mont Citron, après s'être mutilé et dépossédé du trône de Thèbes. " Mon père et ma mère, de leur vivant même, l'avaient désigné pour être ma tombe : je mourrai donc ainsi par ceux-là qui voulaient ma mort".

L'endroit où les routes de Delphes et de Daulie se croisent avec celle de Thèbes, est le premier indice qui met Oedipe sur la piste de sa culpabilité. Le carrefour a une valeur évidemment symbolique, marquant l'endroit d'un choix à faire, d'une hésitation entre plusieurs possibilités. Venant de Delphes (lieu de la révélation = nombril sacré du monde), après le meurtre de Laios, il a pris la route de Thèbes, accomplissant ainsi l'oracle. Pasolini ponctue d'ailleurs le film avec les bornes qui indiquent les directions de Thèbes et Corinthe, et qui montrent les moments symboliques d'hésitations et de choix d'Oedipe, exprimés par les tours que le personnage fait sur lui-même.

L'espace a donc un rôle majeur dans l'oeuvre d'Oedipe roi. Chaque lieu est clairement identité, porteur de symboles et n'est pas choisi par hasard (par exemple : le pré dans le film de Pier Paulo Pasolini serait celui où la mère de Pasolini l'emmenait dans son enfance). Chaque détail est important et est porteur d'une signification : le film commence et se termine sur un pré vide, qui évoque le thème de l'abandon.

Blanche MINON


1 commentaire:

  1. Des remarques justes, mais vous avez tendance à restituer un cours sur le théâtre grec, vous racontez le mythe d'Oedipe en général, et ensuite vous donnez quelques exemples dans chacune des oeuvres, successivement. Le travail consiste à comparer les oeuvres, à les confronter, après avoir défini une problématique. Il aurait fallu proposer un raisonnement, une progression, en vous appuyant sur la question posée. Attention à la maîtrise de la langue. Poursuivez vos efforts !

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