vendredi 14 avril 2017

La profusion des personnages

Le roman Les Faux monnayeurs d’André Gide est construit autour d’une multitude d’intrigues autour des personnages principaux, que l’on peut définir comme étant Bernard, Oliver et enfin Édouard. Mais les péripéties sont aussi tournées vers plusieurs personnages secondaires. Au total on en décompte 24. Gide va donc nous offrir une grande quantité, voir une exubérante quantité de personnages. Qu’apportent donc la profusion des personnages dans le roman les faux-monnayeurs d’André Gide et comment l’auteur nous l’explique-t-elle dans son journal ? 
Dans son journal les faux monnayeurs, Gide nous précise ses volontés sur son roman : " il me faut, pour écrire bien ce livre, me persuader que c'est le seul roman et dernier livre que j'écrirai " ainsi, il veut y mettre toutes ses idées de manières parfaites. Mais des idées, Gide en a plein, et voilà pourquoi il a mis autant de temps à l’écrire. Au tout début de son journal il nous exprime sa volonté de s’inspirer de faits divers ; " il s'agit de rattacher cela à l'affaire des faux-monnayeurs anarchistes [...] et à la sinistre histoire des suicides d’écoliers [...] fondre cela dans une seule et même intrigue". Le problème c’est qu’un, ou quelques, personnages ne peuvent pas endosser toutes ses idées… d’un point de vue psychologique cela serait impossible comme d’un point de vue temporel. Imaginons qu'il n'eut qu'un seul personnage subissant l'intrigue : Il aurait appris qu'il était un bâtard, puis que son frère aurait eu une relation or mariage qui aurait engendré un bébé, ensuite il découvrirait que son grand-père biologique voudrait le retrouver, il serait également tiraillé entre deux auteurs qui le voudrait comme employé et amant et enfin vivant chez son grand père, il se ferait tuer par des personnes de son âge qui le trouvaient étrange. D'un point de vue structurel on pourrait penser qu’un protagoniste subissant autant d’action appartiendrait à l’univers des misérables de Victor Hugo. Or Gide veut s’éloigner de tous les genres romanesques existants, afin de créer le genre du « nouveau roman ».  Alors pour pouvoir mettre toutes ses idées, il va créer multiples personnages pour qu’ils puissent tous subir l’imagination de l’écrivain. L'une des particularités du roman gidien réside dans le changement de statut des personnages qui tantôt jouent un rôle de premier plan et tantôt devient des figurants.  Ainsi au début du roman on pourrait croire que Vincent, avec sa relation extra-conjugale, serait un personnage principal tandis qu’à à la fin de la partie 1, il disparaît complètement pour qu’on apprenne dans la partie 3 qu’il est en Afrique.  Ainsi la profusion des personnages amène plus d’intrigue et permet à l’auteur d’exprimer toutes ses idées : « Les chapitres, ainsi, s’ajoutent, non point les uns après les autres, mais repoussant toujours plus loin celui que je pensais d’abord devoir être le premier. »
Mais la profusion des personnages ne permet pas juste la multiplication d’histoires.

Dans le roman les Faux-monnayeurs on peut observer beaucoup de couples et de liens entre les personnages. Gide s'efforce de créer des regroupements entre les différents acteurs de son récit. Le premier principe de regroupement , ce sont les lien familiaux qui permettent de regrouper les personnages par groupes  issus des mêmes familles ; On distingue ainsi les Molinier et l'oncle Edouard, les Profitendieu, et les Vedel-Azaïs ; Le second principe de liaison des personnages, ce sont les liens d'amitié amoureuse comme à la base les couples Edouard/ Laura et Olivier/Bernard ou Passavant/Lilian . Chaque élément de ces couples va ensuite former un nouveau couple avec un personnage associé : Laura avec Vincent , le frère d'Olivier et ensuite avec Bernard; Edouard avec Olivier et ensuite avec Bernard. Passavant va échanger Lilian contre Olivier avec l'appui du frère de ce dernier alors que Lilian va avoir une aventure avec ce même frère Vincent. Mais on observe également des personnages qui semblent s'opposer comme Passavant et Edouard, Boris et George... Mais André Gide nous dis dans son journal; « Il n’est pas bon d’opposer un personnage à un autre, ou de faire des pendants (déplorables procédés des romantiques). » et finalement on remarque à la fin du roman qu’Édouard est tout autant un auteur raté que l'est Passavant et que George a tout autant de sensibilité que Boris.
Schéma des relations entre les personnages du roman :



La profusion des personnages donc  aurait pour but de permettre à l'écrivain de mettre dans son roman toutes les intrigues qui lui passent par la tête mais également de créer un réel effet stylistique puisse que les personnages semblent tous construit de manière à être étroitement lié. De plus dans le roman de Gide, les personnages appartiennent tous à la même classe social et cela pourrait également permettre à André Gide de faire une critique de la société...

Emma Castex 

1 commentaire:

  1. Des idées intéressantes, mais l'ensemble manque de rigueur et d'approfondissement. Attention à l'expression parfois familière("et des idées, il en plein", etc). Poursuivez ainsi !

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