dimanche 12 février 2017

Les Faux-Monnayeurs en couleurs et sons



Si le roman d’André Gide, Les Faux-Monnayeurs était un tableau il serait l’une des peintures à l’huile de la série Dogs Playing Poker, nommée Poker Sympathy, peintes par Cassius Marcellus Coolidge de 1906 à 1910.

La scène se déroule dans un salon à l’ambiance tamisée, où une table de poker illuminée sert de support à huit chiens. Ces huit chiens sont excités par leur jeu, on peut y voir un verre renversé, laissant couler son liquide (sans aucun doute alcoolisé) de la table. Sept des chiens tirent la langue en direction du dernier qui semble avoir perdu la partie puisqu’il s’affaisse sur sa chaise et émet une grimace.

On peut comparer les deux œuvres sur divers points :

∙Le récit d’André Gide illumine quelques personnages qui sont tous acteurs principaux dans le déroulement de l’histoire tout comme les chiens qui même s’ils ne participent pas au tour exposé dans l’action, font partis du jeu.

∙Le poker représente le jeu, le hasard ou encore le paraître. En parallèle nous pourrions associer ce que symbolise le poker à l’attitude des personnages d’André Gide ; chaque personnages ment, manipule et ont un secret à garder, par exemple :
- Laura qui a peur de dire à son époux, Mr. Douviers, qu’elle est enceinte d’un autre homme.
- Mr et Mme Profitendieu qui cache à Bernard que son père n’est pas son père biologique.
- M. Passavant qui manipule Vincent et Olivier.

Pourtant dans la scène du tableau, les cartes sont aussi exposées pour signifier la fin d’une partie. Cela s’apparente aux profils psychologiques de chacun des personnages dévoilés au fil du récit. Quant aux cartes qui tombent de la table, elles pourraient faire référence aux masques qui s’effacent dont certains personnages ont subi les conséquences, comme par exemple Olivier qui tente de se tuer.

∙ Le chien se laissant glisser sur sa chaise et qui nous regarde peut s’apparenter à ce que ce roman, à demi réaliste, veut nous faire évoquer sur notre personne. Plus précisément, ce chien ne représente pas seulement les personnages du roman (comme tous les autres chiens) mais est aussi un miroir qui définit notre « moi ».



Pour conclure, dans une vision générale, le tableau reflète le début du vingtième siècle avec la décadence que symbolise le poker, l’alcool et les cigares. Ambiance qui est facilement reconnaissable dans le roman d’André Gide.

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